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Maxime Leboeuf

Changement d’approche en vue au baccalauréat en droit



La Faculté de droit de l’Université de Montréal a précisé ses intentions sur son projet de réforme du baccalauréat dans un rapport diffusé le 31 octobre dernier, après un processus de consultation mené depuis l’automne 2015. Le décanat y préconise notamment l’adoption d’une approche-programme afin de réaliser les nouveaux objectifs qu’il fixe pour la formation.


Appelant à l’abandon de l’actuelle approche-cours qu’on qualifie de « frein à la cohésion », le rapport indique que la nouvelle structure permettrait de mieux contrôler les objectifs d’apprentissages et d’ainsi engendrer le « changement de culture institutionnelle » souhaité. Cette méthode forcerait les différents professeurs donnant un même cours à uniformiser la matière couverte durant le trimestre ainsi que les méthodes d’évaluation.


« À titre d’exemple, si les instances décident que le développement d’habiletés de communication orale relève de la formation en droit pénal, les professeurs et chargés de cours concernés qui auront eu l’occasion de débattre de cette question ne peuvent pas décider par la suite que seules des activités écrites (d’évaluation ou autres) seront au programme de ce cours. », peut-on ainsi lire dans le rapport.


Le document indique que les professeurs seront consultés individuellement au courant du mois de novembre, mais ne fait pas mention de négociations avec leur syndicat. Rappelons que le 13 mai 2016, la direction de l’UdeM s’est engagée à aviser et inclure le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM) dans tout processus de modification ou de restructuration facultaire. Cet engagement faisait suite à une plainte du SGPUM devant le Tribunal administratif du travail relativement au projet de transformations institutionnelles de la direction.


Consolider l’image de marque


Ce changement de méthode d’enseignement se veut un moyen d’assurer l’application de nouveaux objectifs pour le baccalauréat. Ces orientations renouvelées gravitent autour de ce que le décanat identifie comme l’image de marque du programme : « Étudier à la Faculté de droit de l’UdeM : pour agir au cœur des changements sociaux ».

On dit ainsi vouloir réorienter la formation des étudiants vers le développement de compétences plutôt que la seule acquisition de connaissance. Cela pourrait notamment passer par une multiplication des profils offerts dans la formation afin de répondre aux besoins des débouchés professionnels diversifiés du baccalauréat en droit.


Si le rapport s’attarde plus aux généralités qu’aux détails pratiques de la réforme, on identifie tout de même quelques avenues possibles. À cet égard, on évoque la refonte des cours d’habiletés du juriste, qui donneraient une plus grande place au jugement qualitatif de l’information plutôt qu’aux techniques de recherche.


Les comités consultatifs ayant participé à la confection du rapport proposent aussi des mesures « d’apprentissage expérientiel » par l’instauration de semaines d’intégration des apprentissages sous forme d’exercices pratiques. Les comités suggèrent également la mise en place d’un programme de mentorat entre professeurs et étudiants. Ces propositions, dit le rapport, se veulent un moyen de « bien préparer [les étudiants] à être des acteurs de changement ».


Consultations à venir


Le rapport fera l’objet de plusieurs consultations au cours des prochaines semaines en vue de son adoption en Assemblée facultaire. En plus du corps professoral, les étudiants ainsi que différents acteurs du milieu juridique seront invités à participer à des groupes de discussion à ce propos.


Ces consultations permettront de se pencher plus en profondeur sur la mise en œuvre des orientations générales du rapport, notamment sur des enjeux comme la diversité, la santé mentale ou la méthode d’évaluation courbée, qui ne sont peu ou pas abordés dans le rapport. « L’idée du rapport était de donner dans le macro, alors que la courbe est plutôt une question micro. Une fois le rapport adopté, un comité sera chargé de se pencher sur la question », explique le VP aux affaires académiques de l’AED Bénédict Gauvin-Morin.


Ce dernier indique par ailleurs que le comité étudiant sur la réforme du baccalauréat, mis en place par le CA de l’AED durant l’été, continuera son travail en vue de produire un rapport sur le sujet. « On souhaite vraiment susciter l’enthousiasme des étudiants sur la question, car il y a plusieurs enjeux très importants ». Une séance plénière sur le sujet organisée en collaboration avec Le Pigeon Dissident aura lieu au Café Acquis de droit le 17 novembre prochain.

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La réforme du baccalauréat sera abordée plus en détail dans la prochaine édition du Pigeon Dissident qui paraitra le 16 novembre prochain. Les étudiants souhaitant se prononcer sur la question sont invités à nous faire parvenir leurs textes à ce propos.

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