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Camille Balzinger

Technologies et information : quels enjeux ?



Si notre accès à l’information a bien évolué depuis la naissance du journalisme, ce dernier est parfois remis en question quant à la qualité de l’information transmise, vecteur d’incompréhension, voire de propagande. Dans le contexte mondial actuel, la transmission d’informations est une composante essentielle de nos vies quotidiennes – on est habitué à savoir instantanément ce qu’il se passe, où que cela se passe sur la planète Terre.


Les informations journalistiques prennent plusieurs formes, plus ou moins formelles. De la presse écrite aux chaines d’information non-stop, en passant par les réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook, les informations nous parviennent en continu de sources très différentes. Récemment, ces nouvelles technologies (Twitter notamment) ont permis de surmonter des obstacles auparavant jugés inéluctables dans le rapport d’information, notamment dans les zones de conflits armés ou dans des pays où la presse est contrôlée. L’alternative proposée pose cependant des questions et enjeux nouveaux, que nous serons amenés à affronter tôt ou tard.


Parce qu’à partir d’un simple téléphone cellulaire, il est possible de prendre des photos et vidéos, parce qu’à partir d’une simple connexion à Internet, il est possible de rendre publics ces documents, parce qu’il est possible pour chaque civil de partager et de recevoir ces informations. Jamais l’information n’a-t-elle eu tant de porte-paroles informels. Il est possible de se demander, au milieu de ce flot d’informations accessibles, lesquelles sont crédibles, quels intérêts l’auteur peut avoir en leur divulgation. La subjectivité de l’information peut faire défaut, et s’il est classique de se méfier de gros groupes ayant un certain monopole tels que Québecor au Québec ou Lagardère en France, il convient de même de vérifier, avant de croire en l’information, les intérêts de la personne l’ayant partagée. La subjectivité est une composante indétournable du partage d’information, que cela soit par le choix des mots ou des situations dépeintes, et toute personne sensée arrive, si elle le souhaite, à détecter les éléments véridiques de ceux modifiés par la subjectivité de l’auteur.


La fonction de convaincre est une des plus anciennes du langage. Ainsi, l’accessibilité de l’information permise par l’émergence de nouvelles technologies rend toute personne capable de partager, donc de convaincre. La propagande est alors plus aisée : en témoignent les vidéos partagées par l’autoproclamé État islamique chargées de convaincre du bienfondé de leurs actions. Les groupes racistes ou antisémites trouvent de même une plateforme privilégiée de divulgation d’idéaux, touchant un public auparavant inaccessible, soit Monsieur et Madame Tout-le-monde.


Ce dont il est question ici, au-delà des enjeux réels soulevés par la mondialisation du partage d’information, c’est d’attirer l’attention sur l’assimilation des informations désormais accessibles. S’il n’est pas question de remettre en cause la liberté d’expression, étant par ailleurs un droit humain fondamental et inaliénable, on ne peut que constater que certains discours, rendus publics et décomplexés grâce aux nouvelles formes d’information, peuvent faire naitre des idéologies haineuses chez le citoyen lambda.


Enfin les images-chocs et reportages en zones de conflits – je pense notamment ici au conflit syrien dont les victimes mêmes se font les meilleurs reporters – commencent à affluer. Si alors les images et vidéos parlent d’elles-mêmes, on remarque deux tendances successives à ce changement majeur d’accès à l’information immédiate. Lors des prémices de ces partages d’information-choc, les Occidentaux ont vu la réalité qui semblait si loin devenir une composante des actualités plus proches : on parle désormais de la Syrie entre deux faits divers s’étant déroulés dans la commune voisine. Une prise de conscience a pendant un temps permis un désir d’action, le citoyen étant désormais sensibilisé à cette réalité qui était devenue quelque part sienne. Dans un second temps cependant, cette réalité comme toute autre est devenue banale, et l’on a assisté dans les médias traditionnels ou nouveaux à une banalisation de l’horreur. Après cet éveil des consciences, il est désormais venu le temps de la normalisation de ces images-chocs. Si auparavant le citoyen voulait agir, il est désormais conscient de sa prétendue impuissance face à de tels conflits, et à défaut de pouvoir agir, il s’acclimate à l’inhumain et l’intègre à son quotidien. Comme s’il était inéluctable, le tragique de la situation dans les pays en guerre devient une brève parmi d’autres au journal de mi-journée.


Finalement, cet accès facilité au partage de l’information et des idées, quelles qu’elles soient, me fait penser qu’il serait bon, en 2017, d’apprendre la distance à avoir avec ces informations et d’être enseignés comment y réagir. Il a été question, durant cette année 2016, de savoir s’il fallait ou non censurer certaines paroles, certaines images, certaines vidéos, mais le poids de la censure est inacceptable pour nos sociétés se voulant démocratiques et égalitaires. La solution et l’avenir dans un monde de plus en plus connecté résident, selon moi, en une sensibilisation ayant trait à l’accès à l’information et à la divulgation de ces dernières, et en l’identification des solutions potentielles aux problèmes nouvellement soulevés.


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