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Émilie Paquin

Fais juste arrêter de te stresser



On nous l’a tous dit. Que ce soit concernant un examen prochain, un chum/blonde qui ne donne plus de nouvelles depuis un certain temps ou pour simplement passer un appel chez le dentiste pour prendre rendez-vous. « Fais juste arrêter de te stresser ». Ou des variantes telles que « tu penses trop » ou « c’est pas si pire que ça, tu en mets beaucoup ».


Enfin, toutes de magnifiques phrases qui évacuent réellement notre anxiété.


Non, pas vraiment.


La santé mentale, on en parle. On #CausePourLaCause. On partage des articles sur Facebook qui abordent la thématique en se disant qu’on fait notre B.A. du mois. Mais toujours rien de concret. Et toujours plus d’anxiété.


Je me souviendrai toujours de cette journée, où je venais de passer une heure à résoudre un problème de physique (sans obtenir la bonne réponse!), attablée à la table de la salle à manger qui faisait office de bureau de travail durant mes années de cégepienne. Problème qui s’est soldé par beaucoup de frustration. Mon père de me dire : « Tu vis les plus belles années de ta vie en ce moment! ». Well, pas vraiment. Parce qu’entre la job à temps partiel, les soirées au (feu) Café d’en Face pour décompresser, les problèmes de maths, de physique, les tests de français en ligne qui valent 10 % de la note finale, mais qui prennent 12-15 heures à faire, possiblement un prospect qui se rajoute, c’est pas facile de gérer tout ça.


Et je n’ai pas pu gérer tout ça non plus.


Donnez le nom que vous voulez à ce qui m’est arrivé, j’aime appeler ça un « mental breakdown ». Mon ami Timothée disait plutôt un « blocage ». Dans tous les cas, il n’y avait plus aucune notion qui entrait dans mon cerveau. Résultat : 45 % dans mon premier examen de physique. Et des larmes, beaucoup de larmes.


Je venais de frapper un mur. Ce mur imaginaire, dont tout le monde nous parle. Parce qu’avec les prix, les certificats, les beaux mots de mes professeurs et de mon directeur d’école, je me pensais invincible face à ce mur. Mais personne n’est invincible, pas même ma cote R.


Donc, j’ai décidé que ma vie de jeune adulte serait vraiment « les plus belles années de ma vie », comme disait mon papa. J’ai changé de programme. Je me suis inscrite au gym. J’ai adopté un chat errant (oui, je parle de Calvin).


Les années d’université ne sont guère mieux relativement à mon emploi du temps. Train aller-retour chaque jour (ou presque), les 4@7, les articles pour le Pigeon à pondre, les évènements à organiser en première année en tant que RepSo, la job à temps partiel (toujours présente), tenter d’assister à quelques conférences (peut-être pour la pizza gratuite aussi), l’amoureux, les amis… Essayer d’avoir de bons résultats scolaires dans tout ça.


Seulement, je gère mieux désormais. J’essaie de me rendre au gym une fois par semaine. Me coucher à 20 h 00 un soir pour me recharger. Renouer avec mon amour des livres (autre que de la doctrine sur le cours d’Obligations 1) ou mon amour de l’écriture (merci au Pigeon). Prendre du temps un samedi après-midi pour rencontrer mes amies et potiner autour d’un café latté. Surtout, apprécier mon choix de programme scolaire, que j’aime réellement.


Parce qu’après les trois mois de calvaire que j’ai vécus lors de ma seconde session en sciences naturelles, j’ai décidé que je ne serais plus stressée par quelque chose qui n’en valait peut-être pas la peine. Ma devise était maintenant : « Le pire qui va arriver, c’est que tu coules l’examen ».


***


Alors, à toutes ces personnes qui me demandent « MAIS COMMENT TU FAIS POUR FAIRE TOUT ÇA? » Eh bien, voilà.


Je vis ma vie, en acceptant que je ne serai pas parfaite. J’essaie d’apprécier le moment présent sans penser aux 3 000 lectures qui m’attendent, à la dissertation que je dois finir d’écrire (entamer, plutôt) ou à cette heure dans le train à venir.


Cet article prend l’allure d’un journal intime à mon grand détriment, mais je souhaite faire tomber le voile sur cette anxiété vécue chez les étudiants. Toi, qui lis cet article, tu n’es pas le seul/la seule à angoisser pour les examens intra ou par ton prêt bancaire qui n’entre pas dans ton compte. En réalité, nous sommes beaucoup : 24 % des jeunes adultes canadiens (âgés de 20 à 29 ans) considèrent vivre du stress « extrême » (1). Les données sont de 2009, donc aujourd’hui, c’est probablement presqu’une personne sur trois qui ressent cette petite boule d’anxiété dans l’estomac.


Et ne jamais oublier qu’une personne sur cette Terre pourra vous aider : papa, maman, votre chat, un « médecin pour la tête » (appelé communément un psychologue, mais je préfère dire un « médecin pour la tête » puisqu’il soigne), votre collègue de classe, un membre du PADUM.


P.-S. Voici quelques trucs et astuces pour vous aider avec votre stress. J’ai posé la question : « Que fais-tu pour décompresser avant une date Tinder, un examen, un match de tennis? »


Voici ce qu’on m’a répondu :

« J’écoute Friends » - Érika, en Littérature à l’UdeM

« Je ferme les yeux, pendant environ une minute, souvent avant de me coucher en me disant que le stress ne fait qu’empirer ma situation » - Timothée, en Médecine dentaire à l’ULaval

« Je me parle toute seule, je m’imagine à un endroit où je me sens bien, comme à mon chalet » - Anonyme, étudiante au cégep en sciences humaines volet administration

« Je vais prendre une marche et je me fais une « To do list » et je coche quand je finis quelque chose, ça m’enlève du stress quand je coche! » - Thierry, en Génie logiciel à la Polytechnique

« Chaque matin, je me lève à 4 h 30, je fais 20 push-up et je médite cinq minutes. Ça a changé ma vie! » - Louis-Philippe, en Économie aux HEC

« J’ai fait une liste des avantages et inconvénients du stress pour focusser sur les bonnes choses. Surtout faire du sport! » - Patrick, en Génie de la construction à l’UQAM

« Je fais une liste de cinq choses à faire (max. 5!) et je les classe par importance. Et du yoga la veille des examens! » - Daphné, en Comptabilité aux HEC

« J’utilise la technique du 4-4-8 : 4 secondes tu inspires, 4 secondes tu retiens, et 8 secondes tu expires » - Louis-Bernard, en Éducation physique à l’UdeS



[1] Agence de la santé publique du Canada, Le Rapport de l'administrateur en chef de la santé publique sur l'état de la santé publique au Canada 2011, http://www.phac-aspc.gc.ca/cphorsphc-respcacsp/2011/cphorsphc-respcacsp-06-fra.php

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