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Jad Elmahboubi

L'impossible intégration



Le siècle qui s’annonce sera identitaire ou ne sera pas, pour reprendre une formule connue. Le 21e siècle s’annonce être la revanche des peuples et de l’identité contre les élites globalistes qui ont encouragé leur « bâtardisation » pour les transformer en populations dociles dénuées de sentiment d’appartenance.


L’appartenance à une nation est en premier lieu ethnique. D’aucuns sont probablement tombés de l’armoire en lisant cela, mais relevez-vous, ce n’est que le commencement. Les pays naissent en premier lieu pour des peuples spécifiques, qu’on appellera peuples fondateurs. Il ne suffit pas de naître quelque part pour pouvoir s’enorgueillir d’appartenir à une nation. Pour paraphraser une citation apocryphe attribuée à Montesquieu, ce n’est pas parce qu’un cheval naît dans une étable qu’il devient une vache. Prétendre qu’un individu qui a des ancêtres enterrés dans son pays depuis des temps immémoriaux n’a pas plus de légitimité sur cette terre que le dernier arrivé, c’est de la comédie de haute voltige, une blague à faire au Festival Juste pour rire. Je ne prétends pas que certains peuples soient supérieurs à d’autres sur un plan objectif. J’affirme qu’il y a une suprématie fictive du peuple autochtone d’une nation sur tous les autres. Il m’apparaît insensé de mettre sur un plan d’égalité le peuple qui a planté l’arbre de la nation et celui qui est venu récolter les fruits. Cela est non seulement normal, c’est également souhaitable.


Dans son ouvrage Qui sommes-nous? Identité nationale et choc des cultures, Samuel Huntington énumère quelques facteurs qui permettaient l’intégration par le passé et qui ne sont plus respectés. Il mentionne notamment le fait que l’immigration était discontinue (on savait l’interrompre ou la réduire selon les périodes), qu’elle provenait de pays culturellement proches et que les immigrants avaient le désir de devenir Américains. Cependant, il omet (par pudeur?) de mentionner la principale cause qui permettait l’intégration (il en parlera par la suite, mais en faisant preuve d’une certaine réserve). Une cause unique est déterminante, tout le reste n’est que remplissage de lignes : l’ethnicité. À la fameuse question d’où tu viens, tous comprennent que ce qui intéresse l’autre c’est le pays d’origine, et non pas celui d’accueil.


Comment expliquer le concept de solidarité ethnique? La tribu n’est rien d’autre que la famille élargie. Ne venez pas me dire que les liens du sang n’ont aucune importance : les liens du sang sont tout. Le besoin des enfants adoptés de retrouver leurs véritables géniteurs suffit à le prouver. La véritable fraternité et la seule qui survit aux tempêtes est celle du sang. Un étranger peut être un très bon ami, mais il n’aura jamais la valeur qu’a un proche. La solidarité ethnique s’ancre dans une logique tellement ancienne et primitive que, dans une société normale, la question n’aurait même pas à être débattue. Comme on vit dans un monde en perdition, je me prête au jeu. Celui qui préfère autrui aux membres de sa communauté est manifestement atteint d’un complexe d’infériorité. Préférer les siens est tout à fait normal, parce que les siens, c’est un peu soi-même. À travers son frère, au-delà de l’affection filiale, on se voit soi-même : un héritage, une physionomie, une culture commune. La fraternité humaine a hélas sa place dans les œuvres de science-fiction. L’idéalisme est la faiblesse de l’Occident, le talon d’Achille d’un colosse aux pieds d’argile.


L’État-nation, c’est un peuple, une langue, une histoire (et parfois une religion). Dès lors que deux peuples coexistent au sein d’un même territoire, l’un finit inexorablement par subjuguer l’autre. L’égalité, entre autres horreurs laissées par l’idéologie des Lumières, n’existe pas. « Les hommes naissent libres et égaux en droit » selon la Déclaration universelle des droits de l’homme. Premier article, premier mensonge.


J’aimerais ajouter un facteur à la liste d’Huntington : les nouvelles technologies. À l’ère de l’Internet et de l’avion, il est extrêmement aisé de maintenir le lien avec son pays d’origine. Il n’est donc plus nécessaire de rompre les liens avec son ancienne identité, étape primordiale pour s’intégrer dans une nouvelle société. Or, comment les gens se définissent-ils? Quand ils ont plusieurs identités, ces dernières ont-elles toutes une valeur équivalente à leurs yeux? Une identité prédomine toujours sur l’autre. Ceux qui ont deux nationalités ont toujours tendance à se définir par l’une plutôt que par l’autre. L’appartenance est globalement univoque, quoi qu’en dise Amin Maalouf (que j’apprécie au demeurant). Ce n’est jamais 50/50, toujours 51/49 (voire pire). Il faut abjurer son ancienne appartenance pour embrasser la nouvelle. Corneille disait : « si vous n’êtes Romain, soyez digne de l’être ». Aujourd’hui, les barbares de toutes les nations n’ont aucun désir de se romaniser. Vous savez comment finit l’Empire.


Beaucoup de fous à l’époque moderne font davantage pour des étrangers que pour leur propre communauté. C’est probablement en songeant à ces détestables énergumènes que Rousseau disait en son temps : « Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins ». Ces gens sont des « collabobos » et la revanche des peuples sera terrible contre les élites qui les ont sacrifiés au nom de l’idéologie bisounours. Ne pas agir pour les siens est déplorable, aussi honteux que de dépouiller un pouilleux.


La majorité de nos « élites » sont des prostitués. Le plus vieux métier du monde est également le plus répandu. Nos pseudoreprésentants se vendent au plus offrant et comme ils n’ont que peu de valeur(s), il en faut peu pour les acheter. Ils nient que le modèle d’intégration actuel pose problème pour des raisons pécuniaires et électorales. La démocratie est, en elle-même, la forme de prostitution la plus acceptée.


La période moderne n’est qu’une brève parenthèse née de la culpabilisation des peuples européens suite au nazisme. Comme tout ce qui se base sur la culpabilité, le mouvement inférieur qu’est le postmodernisme est destiné à s’effondrer. Quel est le monde qui nous attend? Si vous voulez connaître l’avenir, étudiez le passé. L’ère du globalisme touche à sa fin. Les grands capitalistes cumulent les échecs. Bientôt, ce sera échec et mat.

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