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Jonathan Allouch

Il faut sauver le Pigeon Dissident

Les faits


À la une de l’édition de septembre 2017, la rédaction du Pigeon Dissident sonnait la première alarme [1] : notre journal étudiant fait face à une crise financière et ne parvient plus à assurer les dépenses inhérentes à la publication en format papier du journal. Les causes sont connues : une chute des revenus publicitaires et une hausse des coûts d’imprimerie. Même son de cloche en octobre 2017 dans un article du journal Quartier Libre [2] : le Pigeon Dissident fait face à de gros problèmes financiers. On y ajoute toutefois une autre donnée : l’influence de l’article sur les initiations de 2016 qui aurait mené à certaines réticences lors de l’Assemblée générale. Car oui, entretemps, il y a eu une AG où la rédaction du Pigeon Dissident a proposé de faire augmenter la cotisation étudiante pour la faire passer d’un montant de 2$ à 5$. Proposition qui n’a pas, semble-t-il, fait l’unanimité.


Puis la nouvelle est tombée sur la page Facebook du Pigeon Dissident, le 23 novembre dernier : le conseil d’administration de notre journal étudiant a dû prendre la décision d’annuler la parution du format papier de l’édition de décembre 2017. Le Pigeon Dissident a dû se résoudre à passer à un format web.


L’importance du format papier


No big deal, diront certains. Après tout, nombre d’entre nous, dès le matin, utilisent leurs téléphones intelligents, tablettes ou ordinateurs pour consulter les nouvelles du monde entier. Et puis au moins, pas de papier gâché. Oui, mais il s’agit de voir plus loin. Certes, la presse est de plus en plus poussée à devoir être diffusée sur le web. Cependant, il est indéniable que le format papier implique une certaine présence de notre journal étudiant. Dès la parution d’une nouvelle édition du Pigeon Dissident, les couloirs de notre faculté se colorent avec la une du journal. Nombre d’étudiants se présentent à leur cours du matin ou de l’après-midi leur journal à la main pour y lire un ou deux articles avant de devoir commencer leur cours.


Qu’on le veuille ou non, le format papier apporte une présence. J’ai eu la chance de faire d’autres études à l’Université de Montréal et dans un des programmes que j’ai entrepris, il existait également un journal étudiant, mais uniquement en format web. Et force est de constater que malgré un nombre fort respectable d’étudiants, il y avait peu de publications et encore moins de lecteurs de ce journal-là.

Le Pigeon Dissident, reflet et vitrine de notre Faculté


Il faut bien comprendre que le Pigeon Dissident est tout de même connu de toute l’Université de Montréal. Au travers de mes 5 ans de présence à l’Université de Montréal avant de rentrer en droit, et ce dans des matières qui n’avaient pas grand-chose à voir avec le droit, mes collègues et moi connaissions le Pigeon Dissident. Notre journal étudiant est le reflet de notre faculté. On a parlé du fameux article sur les initiations de 2016 qui a mené à une remise en question salutaire [3], cette dernière permettant une édition 2017 des initiations fort réussies. On trouve dans notre journal étudiant les témoignages poignants et plein de courage de certain(e)s de nos collègues qui ont vécu des situations extrêmement difficiles. On y trouve des articles sur l’histoire, la politique, l’environnement, sur des problèmes de société qu’il est important de dénoncer ou encore ce qui existe au sein même de notre propre faculté.


Notre Pigeon Dissident permet à des étudiants de prendre la parole (ou devrais-je dire la plume) pour aborder un nombre incroyable de sujets tous plus intéressants les uns que les autres. Notre Pigeon Dissident est le reflet d’une faculté riche intellectuellement parlant, où on a la liberté d’écrire sur n’importe quel sujet. Notre Pigeon Dissident est le reflet d’une faculté de droit qui ne vit pas dans sa tour d’ivoire, qui ne fait pas que s’intéresser à ce que dit tel article de notre Code civil. C’est le reflet d’une faculté qui s’ouvre sur le monde, qui s’interroge sur ce qu’on peut y faire pour l’améliorer, qui se questionne, s’indigne, s’émerveille ou, tout simplement, souhaite partager.


Bref, le Pigeon Dissident est une vitrine de notre faculté de droit, mais aussi et surtout des étudiants qui la composent.


L’avenir


L’avenir de notre journal sera décidé par le conseil d’administration du Pigeon Dissident. Peut-être qu’il restera en format web, peut-être qu’il sera possible d’avoir à nouveau un format papier. Il n’y a pas de doute à avoir quant au fait que le conseil d’administration prendra la meilleure décision en temps voulu.


D’un point de vue personnel, s’il faut que la cotisation annuelle passe de 2$ à, disons, 3 ou 4$, le Pigeon Dissident aura mon appui. Payer une telle somme annuellement pour avoir la possibilité de lire 7 fois par année mon journal étudiant, et de m’ouvrir et de me questionner sur des sujets amenés par mes collègues, je trouve ça normal et je serai fier d’y participer.


Bon, il se fait tard, la session d’hiver 2018 commence dans quelques heures. Il ne me restera plus qu’à vous souhaiter une très bonne session et bien sûr, une joyeuse année 2018!


[1] : « Un laurier pour votre pigeon », Le Pigeon Dissident, septembre 2017.

[2] : « Un pigeon qui bat de l’aile », Frédérick Carignan, Quartier Libre, 18 octobre 2017.

[3] : « La bière est amère », Le Pigeon Dissident, septembre 2016.


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