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QF

L'étoile filée

À la mi-août, quand l’âge du temps s’offre aux mortels,

Viennent enfin ces temps fins enflammant les passions,

Où mille astres explosant interrompent toutes actions,

Où l’on jouit un instant d’une vue universelle.

S’abandonnant dans de si vastes avenues,

L’on constate, des vérités, la moins soupçonnée,

Qui n’a d’égale prestance, qui est si retirée,

Et à jamais impossible de mettre à nu.

Chaque an pourtant ne promettra pas tous ses fruits,

Les airs prudes se gorgeant gâcheront chichement nos vies,

Plusieurs lunes encore faudra-t-il tourner en rond,

Pour sustenter notre heur reluisant à foison.

Avec toi cependant, l’histoire en est toute autre,

Les toquades éthérées s’expandent en ton absence,

Puis quand point ta présence, vacille par imprudence,

La ferveur plantureuse dans laquelle je me vautre.

Flottant au beau milieu de toute cette élite,

C’est toi seule qui scintilles, en aies-tu ou pas l’air.

Tel un marin perdu filant l’étoile Polaire,

Je ne cherche qu’à attiser ce qui en nous crépite.

Laissons de côté quantité ou qualité,

C’est d’une chance perséenne dont il s’agit ici,

Éphémère oui? Qui sait, peut-être indéfinie,

Mais dont il faudra, chose sûre, sans frein profiter.

QF

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