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Maroie Lamkinsi

Entrevue avec le directeur de la COOP : Mohammed Madji

Quel est votre rôle au sein de la coop ?


Je suis le directeur général de la coopérative depuis 2011. Je suis sous la supervision du Conseil d’administration (C.A.) qui me donne des mandats de gestion de la coopérative et du Café Acquis. Puisque c’est une petite entreprise, mon rôle couvre pratiquement toutes les facettes ; je gère les ressources humaines, matérielles et financières, l’approvisionnement et la gestion des stock… Je chapeaute aussi les gérants respectifs des deux points de service, soit la Coop et le Café Acquis. Je suis également le directeur général de la Coop de la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal depuis 2014, qui bénéficie également d’un café étudiant et d’un centre d’impression. Il s’agit des deux uniques coopératives de l’Université de Montréal. Les deux plus grands cafés du campus de l’Université de Montréal sont gérés par ces coopératives.


Pouvez-vous élaborer sur le fonctionnement d’une coopérative en tant que personne morale, et celui de la Coop de droit particulièrement ?


Tout passe par l’historique : Coop a été créé par des professeurs et des étudiants qui voulaient avoir leur matériel didactique à l’intérieur des locaux-mêmes de la faculté, tout en bénéficiant d’un prix concurrentiel. Ce qui a contribué à entamer des démarches pour constituer la coopérative a été, d’une part, le besoin quant à la gestion des recueils mis sur pied par les professeurs et, d’autre part, le besoin des élèves de se procurer les manuels requis pour les cours offerts à la Faculté.


La coopérative a évolué dans le temps. Autrefois, ce n’était qu’un comptoir qui vendait uniquement les livres obligatoires, sans possibilité pour les élèves de bouquiner. En 2008, il y a eu un réaménagement de la librairie pour l’ouvrir au public. Je vous invite à consulter le rapport annuel disponible sur le site de la Coop pour accéder à l’historique détaillé, où toutes les dates importantes y sont répertoriées, notamment quant à l’acquisition de l’agréation spécialisée. En effet, la Coop de Droit est, avec Wilson Lafleur, la deuxième librairie agréée spécialisée en droit, ce qui nous permet de nous positionner également à titre de fournisseurs de livres pour toute la communauté juridique, incluant les services publics tels que le tribunal ou les municipalités.


Quant au fonctionnement de la Coop, nous sommes à l’écoute des membres et une fois qu’on identifie un besoin, on s’assure d’y répondre soit en produits ou en services. On s’adapte au rythme et aux besoins de la faculté. Par exemple, en 2002, c’est l’AED qui nous a mandaté de gérer le café étudiant. Ou encore, à l’époque où l’UdeM ne disposait pas encore d’imprimantes libre-service, la Coop avait son propre centre d’impression pour répondre à la demande.


C’est le C.A. qui travaille sur une planification stratégique avec des actions et des objectifs. Ce comité de panel stratégique est composé d’actions, de quelques employés et des membres du C.A. On travaille durant quelques jours sur un diagnostic pour cerner les forces et les faiblesses à l’interne ainsi que les menaces et les opportunités qui proviennent de l’externe, et pour établir un plan d’action en conséquent. Je m’assure ensuite personnellement que les ressources adéquates soient employées en temps opportun pour répondre à cette planification stratégique.


Quels sont les avantages d’être membre de la Coop de droit ?


L’avantage le moins clair est celui de s’« approprier une entreprise ». En effet, une coopérative ne vise pas à faire de gros profits au bénéfice d’une communauté très restreinte ; son but est de répondre aux besoins des membres. Tout ce qui est réalisé comme profits est redistribué sous différentes formes.


Un autre avantage est la possibilité de s’impliquer dans le C.A et d’ainsi pouvoir bénéficier d’une expérience-terrain pour les étudiants en droit en participant à la gouvernance et aux décisions d’une entreprise qui impacte plus de 4000 membres.


Également, au niveau financier, la coopérative fait partie d’un réseau de plusieurs coopératives en milieu scolaire au Québec et en Ontario. Grâce à cette coopération, on dispose d’un pouvoir d’achat plus élevé qui nous permet d’avoir de bons prix chez les fournisseurs, ce qui résulte en une plus grande remise à nos membres par l’entremise de trois principaux avantages financiers, à savoir les budgets de commandite pour les comités, les rabais de prix pour les membres et l’embauche des étudiants à titre de retour à la communauté.


Finalement, la Coop est une entreprise qui s’enligne avec des valeurs de développement durable ; on s’assure de respecter l’environnement et de choisir des fournisseurs éthiques qui n’exploitent pas leurs employés. Le choix du café et des vêtements suit également cette tendance écologique et équitable.


En 2017, vous avez remporté le prix des Meilleures pratiques sociales, qu’est-ce qui explique ce prix ?


Ce prix venait récompenser la coopérative en milieu scolaire parmi les soixante autres du réseau qui avaient une implication directe dans la communauté. Le ratio entre notre chiffre d’affaires et ce qui était redonné à nos membres était très élevé, que ce soit par le biais de nos budgets offerts en commandite ou de nos rabais aux membres. La gouvernance de la Coop par le C.A. a aussi mérité ce prix puisqu’elle est devenue un modèle repris par les autres coopératives. Finalement, nous disposons d’une des politiques de ressources humaines les plus avantageuses du réseau ; on procède chaque année à un sondage pour questionner nos employés sur leur perception quant à leur salaire, leurs santés mentale et physique, le climat et les conditions de travail.


Le 19 février prochain, vous organisez une table de consultation auprès des membres de la Coop et votre équipe. Pour quelles raisons est-il important que les étudiants y participent ?


Une des priorités qu’ont manifesté le C.A. et les employés était qu’il n’était pas adéquat d’attendre trois ans pour faire un panel stratégique et sonder les besoins des membres, qu’il fallait plutôt se tenir à jour en tout temps. C’est donc une action que nous faisons désormais chaque année. En ressources humaines, il y a le sondage de mobilisation pour les employés, et pour les membres, on fait un sondage de satisfaction jumelé à une table de consultation où on traite notamment des besoins des membres en produits et en services et de projets spéciaux qui sont à venir. Cette consultation est nécessaire puisqu’elle offre une plateforme aux membres pour s’exprimer, l’Assemblée générale n’étant pas vraiment le lieu propice pour traiter des besoins spécifiques à la Coop ou au Café Acquis.


Projets futurs pour la Coop ?


La Coop vient de signer un contrat de gestion avec les Éditions Thémis. C’est encore un projet en cours qui démarre tranquillement. J’ai été nommé directeur général des Éditions Thémis et nous allons leur faire bénéficier de la même structure organisationnelle que la Coop. Il y a aussi beaucoup d’alliances et de synergie à faire avec l’autre coopérative de la Faculté d’aménagement. Le nouveau site web fédéré adapté aux nouvelles technologies sera également déployé au courant de l’hiver 2019. On vise finalement les rénovations du Café Acquis, un projet interrompu depuis plus de deux ans, pour l’été 2020.



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