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Inès Benadda

À toi qui débute en droit


À toi qui débute en droit,

La tête pleine d’ambition Fier d’avoir franchi le cap de l’admission Alors que beaucoup d’autres, non Je te mentirais si je te disais qu’on ne se sent pas invincible. Miroir ostentatoire

On se vante déjà des heures passées à étudier dans les couloirs Tout comme des exploits de l’autre soir, à boire Ce n’est que le début des faux espoirs Tu te sacrifieras bientôt pour ton heure de gloire. Assommoir préparatoire

Des notes tomberont, tout comme quelques camarades de première session Compétition, nuits blanches, comparaison Café, stress ou cachets te stimuleront Nous te rassurons, Royal n’est pas qu’une fiction. Contradiction inflammatoire

S’épuiser en s’asphyxiant un peu plus chaque soir À contempler la courbe dans ses plus beaux cauchemars Entrer dans le moule ou être le mouton noir Vous verrez, dans cette arène, c’est une question de trajectoire, un double et tranchant accoudoir. Promontoire dérisoire

La première année aura ses charmes illusoires Puis la mémoire oubliera cette période probatoire Pour entamer le deuxième et troisième temps de purgatoire, entrant chaque fois dans un plus petit entonnoir. Laboratoire oratoire

À toi qui débute en droit, Comme ils m’ont dit, nous on dit, déjà, Collutoire jubilatoire Accroche-toi.


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