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Xavier Desrosiers

Trop penser pas penser


Osheaga, c’est le fun. Le festival Juste pour rire aussi. Aller voir l’Impact, c’est pas pire non plus. Maintenant, imagine-toi en train d’écouter ce groupe « indépendant », cet humoriste moyen ou encore occupé à admirer la frappe du Didier national dans la lucarne. La vie est belle; les gens fument, rient, crient, sourient.


On dit qu’on ne les voit pas venir. Ce coup de hache, cette rafale de projectiles ou cette violente pétarade qui n’en est pas qu’une. C’est comme si on ne voulait pas y croire. Un humain, mon frère, ma sœur, celui ou celle avec qui je partage la même planète, qui a les mêmes ancêtres que moi. Au départ, si rien n’avait changé, tout nous aurait liés; faire l’amour serait un plaisir pour les deux, boire une grande lampée d’eau lors d’une canicule un bonheur et se précipiter aux toilettes après s’être retenu un soulagement divin. Me voir mort? C’est vraiment ce qu’il veut? Mais voyons, après tout, nous sommes pareils…


C’est sur ce point que tous ces pauvres innocents, victimes des balles d’un cinglé ou des éclats de bombe d’un autre. Nous, le commun des mortels, ne sommes pas comme eux. Il serait facile de dire que ce qui nous en distingue, c’est la chose en laquelle nous croyons, la couleur de notre peau. Mais laissons ces droitures d’esprit aux minables et tristes démagogues dépourvus de l’imagination nécessaire pour peindre un monde meilleur (aka être un supporter de Donald Trump). Ce qui nous dissocie de ces assassins miteux, c’est notre volonté. D’être heureux, de vivre dans un monde pas pire… où nous pouvons profiter d’un spectacle au Bataclan tout comme on peut admirer des feux d’artifice à Nice. Ces barbares, ils font pitié, parce que contrairement à nous, ils ne savent pas ce que c’est d’être heureux. Comment l’être lorsqu’on a le meurtre comme principal dessein?


Non, ce ne sont souvent pas des demi-dieux ou des êtres surnaturels vivant sur une autre planète comme certains médias tentent de nous le faire croire. On tente de nous dresser un portrait de ces outils meurtriers dont se servent les ennemis du monde libre en nous faisant croire que leur destin était dressé d’avance, que tôt ou tard, ils allaient enlever des vies au nom d’une croyance quelconque. On les prend pour des bêtes diamétralement opposées à nous en tant qu’humains alors qu’en fait, ils sont comme vous et moi. Ce pourrait être votre voisin, votre ami, votre oncle… et c’est bien ce qui fait tant peur avec ces terroristes; ce pourrait être n’importe qui. Un n’importe qui qui, à n’importe quel moment, pourrait décider de vous enlever la vie simplement parce que vous avez eu le malheur de vivre dans un pays où être heureux et vivre sans contraintes est un droit. Et savez-vous le pire? C’est que peu importe ce que vous ferez, peu importe les moyens que l’État ou n’importe qui d’autre prendra, si un de ces terroristes décide qu’il va tuer, il risque d’en arriver à ses fins. Ne me méprenez pas, les méthodes préventives utilisées par les autorités portent probablement leurs fruits. Mais à moins d’être un amateur lunatique aux idéaux non proportionnels à leur talent pour la mort, ces gens savent ce qu’ils font. C’est tout comme une occupation quelconque; si vous y consacrez votre vie, vous allez finir un jour ou l’autre par y exceller. Et rien ne peut être fait.


Alors que faire? Sombrer dans le désespoir, baisser les bras et admettre qu’il n’y a rien à faire? Accroitre les moyens concrets afin de limiter le potentiel d’un (autre) bain de sang? Y aller d’une croisade envers les communautés jugées par les naïfs comme étant responsables de ces attentats? Ces solutions comportent leurs adeptes. Elles ont leurs pour, leurs contre… Mais laquelle est certaine de fonctionner? Aucune. Aucune ne peut se vanter d’être LA solution qui va éradiquer du jour au lendemain la menace terroriste. Une telle solution, il n’y en a tout simplement pas.


À mon humble avis d’étudiant moyen d’une faculté réputée d’une université progressiste située dans un pays libre, il faut se concentrer sur l’avenir. Pas demain, non. À l’ère de l’instantané, une telle solution pourrait sembler être la norme, mais il ne s’agit pas d’un problème typique. Il va falloir des années, des générations afin de venir à bout de cette menace. Comment faire? Vous l’avez entendue souvent, celle-là, mais il ne faut pas s’empêcher de vivre. Oui, je peux mourir des éclats d’une bombe d’un fanatique dès demain. Tout comme je peux recevoir une météorite en pleine gueule, me noyer dans un verre d’eau et être frappé par la foudre (en même temps pis tout). Mais à quoi bon y penser? Se faire des peurs, peu importe les circonstances, ça ne sert à rien. Il est encore plus inutile, voire stupide, de donner aux TERRORistes ce qu’ils veulent; la peur. Notre peur. Voyons donc, je suis bien trop orgueilleux pour ça; je laisserai certainement pas un maudit malade m’empêcher de profiter de mes initiations à fond, d’aller virer une brosse à la Maisonnée ou de faire le tour du monde si ça me tente. À la place, je vais me souvenir du Dernier samurai (gros film avec Tom Cruise). La phrase qui m’a marqué : Trop penser, pas penser. Oui, à force de trop penser à cette menace, c’est comme si je venais à ne plus penser du tout, à ne plus être qui je devrais être. Je suis aliéné. Je ne suis plus voué au bonheur. Alors hey : j’oublie ça, le p’tit bum qui fait sauter des bombes, j’y pense pas. Moi je vis comme tout le monde devrait vivre, pas lui.


Bonne rentrée !

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