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Mariam Hammodi

Du racisme, ça suffit!



La nuit du 29 janvier 2017 sera certainement une journée que je n'oublierai jamais. Six personnes ont été attaquées par-derrière lorsqu'ils priaient. Qu'en est-il de la cause de cette tuerie? Pour quel motif ce jeune homme âgé de 27 ans a-t-il tué six personnes, sans remords ni regret? Pourquoi? Certes, on ne connaît pas la cause directe pour l'instant, mais une chose est certaine, l'islamophobie existe réellement et ce n'est pas un mythe. Il ne faut surtout pas sous-estimer les événements qui se sont produits au Québec depuis « la crise des accommodements raisonnables ». Ce n'est pas un mythe dont on entend souvent parler dans les médias, sur les réseaux sociaux ou autre. Je dirais qu'avant de s'attaquer à un problème, il faudrait commencer par admettre qu'il existe réellement. Prenons l'exemple le plus simple si vous voulez bien. Supposons que tu termines avec une mauvaise note dans un de tes cours (oublions la courbe pour un instant!). La première étape pour pouvoir vous améliorer serait sans doute de faire le constat de votre note. Cette étape est cruciale parce que si tu n’en fais pas le constat, aucune étape ne pourra en découler par la suite. Ensuite, il convient d’identifier le pourquoi du comment? Avant tout, pourquoi en êtes-vous arrivés à ce stade? Y a-t-il des facteurs qui ont contribué à l'obtention de la lettre ou note en question? Finalement, la dernière étape serait de mettre en place des méthodes concrètes pour pouvoir contrebalancer le résultat obtenu et améliorer sa note.


Retournons aux attentats, si vous le voulez bien. Il faut commencer par reconnaître qu'il existe un problème réel sous le nom d'islamophobie dans notre Belle Province. Si l'on réussit à admettre que ce phénomène existe, on aura donc franchi la première étape selon moi. Pour rouvrir une parenthèse sur la question du pourquoi, on peut associer à cette étape plusieurs raisons pour lesquelles la peur des musulmans existe ici. Une grande partie de l’explication tiendrait, selon moi, dans le rôle que les médias ont joué quant à la mauvaise image attribuée aux musulmans. Aussi, il ne faut surtout pas sous-estimer l'impact qu’ont eu certains politiciens. Par exemple, Jean-François Lisée qui n'arrêtait pas de répéter à maintes reprises qu'il ne voulait pas que les femmes voilées éduquent des enfants à la garderie ou encore, celle qui a le plus retenu mon attention, lorsqu'il a mentionné lors d’un rassemblement politique que « les signes religieux (le hijab), ça suffit! ». Il ne faut jamais sous-estimer que ce genre de slogans, essentiellement formulés à des fins politiques, s’inscrit dans l'esprit d’une multitude d’individus et contribuent ainsi à la haine envers les personnes qui pratiquent l'islam. Sans oublier Madame Benhabib qui, sans rentrer dans les détails, ne cesse de tenir des propos racistes et incohérents contre les musulmans. Tout compte fait, nous venons de compléter l'étape numéro deux de ma réflexion en lien avec la prépondérance de l’islamophobie.


Attardons-nous à la troisième étape de cette réflexion, à propos de la question du comment s’attaquer à cette problématique de grande importance. Depuis le 29 janvier dernier, nous réalisons qu’une prise de conscience a saisi la société. Ne limitons pas ce mouvement. Cette prise de conscience a été le plus grand phénomène social jamais observé sur la question de l’islamophobie dans la province. Maintenant, concrètement, pour un changement des mentalités et une lutte efficace contre l'islamophobie, un processus de prise de conscience général doit nécessairement avoir lieu.


Par ailleurs, j’ajouterais qu’il convient de commencer un projet que j’intitulerais « rencontre avec un musulman ». Les rencontres liées à ce projet se tiendraient une fois par mois dans un centre public. Discuter autour d'une table avec plusieurs musulman(es) ferait partie du processus, et ce, selon les principes suivants : avoir des débats dans le respect et la politesse. Quelques-uns diront : « Mais si tu commences à défendre l'Islam, bordel, tu n'auras plus droit à ton opinion! » Ainsi, attaque-t-on le principe même de la démocratie? Absolument pas! On a le droit d'être en désaccord avec tous les principes de l'Islam. TOUS (de A à Z). On peut les trouver ridicules, incohérents, inutiles. OUI. Cela vous appartient, et c’est quelque chose que l’on respecte dans une société libre et démocratique. En revanche, on n’a absolument pas le droit de ridiculiser les autres pour leurs croyances. On peut débattre sur le fondement de notre désaccord à propos de ce que dit l'islam. Absolument. Toutefois, l’on outrepasse les limites lorsque l’on commence à insulter ou même à utiliser des slogans racistes.


De plus, puisqu'une image vaut mille mots, pourquoi ne pas diffuser l'image de jeunes musulmans dans des publicités au lieu de promouvoir les gros titres à connotation raciste pour attirer des clics et ainsi, collecter les revenus des publicités qui en découlent? Ne pourrait-on pas faire le contraire, non? C’est-à-dire, attirer les mêmes clics avec un positif!


Enfin, combattre l'islamophobie, c'est aussi arrêter un membre de sa propre famille qui, autour de la table à manger un samedi soir, insulterait les musulmans en faisant une plaisanterie raciste. C'est un effort soutenu et continu. C’est la moindre des choses que l’on puisse faire en vue d’assurer un avenir meilleur à notre société qui se veut de plus en plus ouverte et axée sur la tolérance. Du RACISME, je vous le dis et, je ne cesserai de le répéter, ÇA SUFFIT. Enough said. PEACE out.

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