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Theodora Bajkin

Alors, pourquoi s'impliquer?



Lundi. Sonnerie à 6h30. Se lever, s’habiller, aller à la toilette, se regarder dans le miroir, coiffer ses cheveux et peut-être mettre un peu de maquillage ici et là. Déjeuner. Brosser ses dents, mettre ses souliers, aller dehors pour prendre l’auto ou le transport en commun pour se rendre à l’école. 8h. Mettre quelques trucs dans le casier, trouver des amis pour parler des dernières rumeurs, s’asseoir pour écouter le cours. Pause. « Comment s’est passé ton weekend? » Retour en classe. Écouter. S’endormir parce qu’on n’a pas assez dormi la fin de semaine parce qu’il ne fallait absolument pas manquer le party de « mettre le nom d’une personne semi-populaire ici ». Écouter. Fin du cours. Manger. 12h. Étudier à la bibliothèque ou chez soi. Prendre une pause pour regarder les messages sur son cell. 17h. Souper. Étudier. Regarder son cell. Étudier. 22h. Chez soi, prendre une douche, se changer, se coucher. Mardi. On répète avec un peu de changements. Mercredi, jeudi, vendredi. Et ça recommence.


Un paragraphe sans rien dire, en voici un. Qu’une routine que trop de gens suivent comme un troupeau sans tête. On va se le dire, j’étais comme ça jusqu’à tout récemment. J’avais l’impression de vivre une vie en noir et blanc. Ne pas trop poser de questions sur ce que je faisais en tant que tel, ne pas trop s’aventurer sur des sujets controversés parce que « la vie est tellement plus belle quand tout le monde est en accord », ne pas trop déroger de la norme parce qu’on se fait pointer du doigt quand on est le « mouton noir ». Aveugle à tout, j’étais comme une langue qui a comme fonction de goûter sans réellement goûter quoi que ce soit. Tout était de la même odeur, mon toucher, qu’un même matériel infini, et tous les sons convergeaient en une même harmonie terne.


Je vais vous avouer que m’impliquer a mis de la couleur dans mon quotidien. Mes sens n’étaient plus un tout conforme. Que ce soit de faire du bénévolat pour un organisme extérieur, s’informer sur les biens et les maux par l’entremise des médias, exercer ses droits de citoyen ou manifester son accord ou désaccord, prendre quelques heures par semaine pour diverger d’une routine trop connue est l’une des plus belles récompenses que j’ai pu avoir.


Au début, m’aventurer dans le méconnu me faisait peur. Qu’est-ce que j’allais tirer de ces expériences? Est-ce que tout ça valait vraiment la peine? J’ai trop souvent pensé et entendu « qu’un vote ou une bonne petite action ne change pas la donne à la fin ». Au contraire. C’est en se rassemblant, individu par individu par individu, qu’on change la ligne de parti, qu’on change le monde autour de nous, qu’on change la décision d’un acteur trop puissant.


S’impliquer, c’est plus que « faire des affaires » pour remplir son CV. En un an, j’ai pu en apprendre plus qu’en seize ans passés à l’école. On rencontre des personnes de milieux auxquels on n’est pas trop exposé, on apprend comment se comporter autour de toutes les personnalités divergentes, on discute de sujets trop inconnus aux yeux de la société. C’est tellement gratifiant de se réveiller, de ne pas savoir ce qui va se passer et de se coucher à la fin de la journée avec un sourire en coin parce que vous le savez que vous avez changé un petit quelque chose par votre action. La beauté de l’implication n’est pas de voir des résultats directs, mais de savoir qu’on participe à un changement indirect.


Je ne vous dis pas d’être partout et de goûter à tout, mais peinturer un peu vos journées en rouge, vert ou bleu rend tellement la vie plus excitante. Une petite action par-ci, une petite action par-là change toute la donne, et ce, toujours pour le meilleur de ce petit monde, de notre petit monde. Je vous le garantis.


Alors, qu’est-ce que vous attendez?

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