top of page
Camille Rochon

Un manteau qui pèse sur la conscience



Alors que l’hiver se pointe le bout du nez, on ressort bottes, manteaux, tuques, mitaines et gants. Mais ce qu’on oublie parfois quand l’hiver revient, c’est de réfléchir un instant à la provenance de ces apparats nous gardant au chaud.


La fameuse industrie de la fourrure ! Combien de manteaux d’hiver arborent de la fourrure au collet ou au capuchon ? Évidemment, on sait tous qu’il s’agit de véritable fourrure d’animal, mais, souvent, on a tendance à se dire que ce n’est qu’un tout petit morceau de fourrure, que l’animal qui a servi était probablement déjà mort. En bref, on tente souvent de banaliser le fait de porter de la fourrure parce que l’on trouve ça doux, beau et chaud. Mais la réalité est toute autre. Non seulement l’industrie de la fourrure est-elle extrêmement cruelle, elle est aussi très nocive pour l’environnement.


Tout d’abord, les animaux utilisés pour la fourrure de manteaux sont élevés à cet effet. Puisqu’on ne veut que leur peau, les élevages ne se soucient aucunement de leur santé et de leurs conditions de vie. En effet, PETA (People for the Ethic Treatment of Animals) France révèle un traitement atroce et des conditions misérables pour ces animaux : ils vivent cloitrés dans de petites cages insalubres, lorsqu’ils subissent des blessures ou qu’ils sont malades, on ne les traite pas et on les laisse souffrir puisqu’au final, ce n’est que leur fourrure que l’on veut… Plusieurs sites et reportages décrivent de façon assez détaillée ces conditions cruelles. Je ne considère pas pertinent de donner un nombre incalculable d’exemples dégoûtants, car il est à mes yeux déjà assez clair que cette industrie est effrayante, sachant qu’elle enferme et laisse souffrir et mourir des animaux pour ne récolter que leur fourrure… qui au final ne servira qu’à orner un manteau hors de prix.


En outre, en plus de maltraiter les animaux, l’industrie de la fourrure est l’une des plus néfastes pour l’environnement. En effet, elle émet énormément de pollution toxique. Par exemple, afin d’éviter la décomposition des animaux, les élevages les enduisent de produits chimiques comme du chrome ou encore du formaldéhyde, des métaux très nocifs pour l’air, l’eau, mais aussi pour la santé de tous les employés qui manipulent ces animaux et ces peaux.


Je pense que, sachant cela, une seule conclusion s’impose : cette industrie est à bannir, autant pour des considérations morales qu’environnementales. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de solution de rechange. En effet, de nombreuses marques de mode se tournent désormais vers la fausse fourrure ou le faux fur. Si on peut aller chercher le même effet sans nuire aux animaux et à la planète, pourquoi ne pas le faire ? En plus, on paiera considérablement moins cher. Par exemple, les marques Calvin Klein, Tommy Hilfiger, H&M, Ralph Lauren et même très récemment la grande Gucci ont banni la fourrure de leurs collections mode pour faire place à des imitations.


Quand des alternatives existent, surtout que plusieurs d’entre elles sont de grande qualité et très belles, reste-t-il réellement des raisons valables de continuer à acheter de la vraie fourrure ?


Une petite parenthèse s’impose aussi quant aux fameuses bottes UGGs. Puisqu’on rase les moutons, on a tendance à penser que la situation n’est pas la même pour la laine. On se dit que cela est bien moins cruel puisqu’on ne leur arrache pas la peau. Or, il demeure que les moutons sont, eux aussi, élevés spécifiquement à cet effet. Donc, de la même façon que pour la fourrure, ces animaux sont élevés dans des conditions misérables étant donné que tout ce qui compte est leur laine : on les laisse dépérir lorsqu’ils sont malades, on les élève de façon violente et on les fait vivre dans des conditions honteuses. Encore une fois, il existe des alternatives aux bottes UGGs : des modèles presque identiques, mais qui n’utilisent pas de vraie fourrure.



La situation est la même pour le cuir. Des options s’offrent aussi à nous, autant pour les bottes, les chaussures et les sacs : par exemple, l’entreprise montréalaise Matt and Nat produit de magnifiques sacs et chaussures faits de faux cuir végane, composé à 100% à partir de bouteilles d’eau recyclées.


Honnêtement, on attend quoi ?

Sources :

PETA France. La barbarie du commerce de la fourrure, https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/la-barbarie-du-commerce-de-la-fourrure/, [En ligne].

PETA2. What’s wrong with UGGs?, https://www.peta2.com/news/uggs-cruelty/, 2016, [En ligne].

138 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page