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Nicolas Thiffault-Chouinard

Je te regarde tomber

Un texte sombre. Cette réalité je l’ai magnifiée. Elle n’est pas aussi sordide, même si… Est-ce que c’est le milieu qui veut ça? Est-ce le marché? Je crois que c’est nous. Si une atmosphère de compétition règne ici, c’est que nous le voulons bien. Il ne tient qu’à nous de nous aider. Les cercles vertueux sont très semblables aux cercles vicieux, à ce détail près que les premiers tirent tout le monde vers le haut. L’équipe accomplira bien davantage que la somme des efforts de chacun, ne perdons jamais cela de vue.

Quand des amis ne font que se battre, ils se blessent

Alors, ils saignent, se sentent trahis, se détestent

Mais la trahison est une blessure légère, en proportion,

Lorsqu’on la découvre aussitôt, elle guérit vite

Il y a peu de traces, peu de temps après,

Si ce n'est une cicatrice sur la peau de la confiance

Trahison s’estompe, mais jamais ne s’oublie

Quand des amis se font la guerre,

L’hypocrisie s’empare alors d’eux.

Leurs âmes se déguisent. Leurs visages se voilent

Le soleil et sa lumière les empêchent d’être heureux.

Seule la nuit les réconcilie, le temps d’une chanson

Un verre peut-être, mais jamais trop. Jamais.

Les couteaux commencent alors à se planter

Dans les dos découverts; dans les mains nues.

Les visages sont cachés par l’éclat de sourires méchants.

Les regards sont acérés, parfois plus tranchant

Que la vérité même.

Aiguisés par les circonstances.

Ceux qui veulent votre perte vous saluent de la main, ils sont près de vous, échangent des civilités, mais en souriant ils pensent tout bas : « Je vais te tuer. »

Quand des amis se font la guerre,

Peu de sang coule; parfois des larmes.

Les dents grincent, les planchers craquent.

Toujours les réputations sont salies. Tachées.

Jamais les amitiés ne survivent à la guerre.

La guerre tue; la mort ne s’estompe pas.

Il ne reste que le souvenir. Amer.

Briser les autres pour se construire une armure avec leur chair et leurs os, c’est le plan. Leur dire: « Bonjour mon cher! » en souriant, avant d’abattre la hache, c’est la ruse.

Assez! Qu’on se batte à armes égales!

Au fusil tiens! Au fleuret!

Mieux, à mains nues.

Mais cessons d’êtres hypocrites

De se réjouir de la faiblesse de autres,

De rire lorsqu’un homme tombe à terre,

D’aimer voir un ami pleurer.

Des larmes de peine.

Ne sommes-nous pas humains, avant tout?

Ne sommes-nous pas confrères, après tout?

Nous ne sommes pas des ennemis.

Pourquoi devrions-nous nous battre.

Nous étions des amis, des frères, des sœurs.

Des camarades sur la même route.

Nous avons chanté, dansé, pleuré ensemble.

Il y a eu des jours très gais, de la joie

De l’amour.

Presqu’une République.

La guerre est venue, une course folle. Aux armes! Baïonnettes aux canons! Je vais te trancher la gorge pour prendre ta situation... Je vais éclairer tous tes travers pour m’élever sur tes misères. Je vais jouer de ruse pour te battre. Vois comme il est plus facile pour moi, ton ami, de t’abattre. Le lièvre ne se méfie pas du renard qu’il voit depuis des lustres, jusqu’au jour où...

Je suis las de tant de sang,

Je veux seulement chanter,

Pour oublier ces requins qui rôdent.

Cherchant des poissons plus gros qu'eux encore…

Cherchant à séduire un mentor et devenir comme lui…

Un tueur, un rapace,

Un guerrier.

Aux mains tachées, du sang des autres

Mordant, la poussière des rêves brisés.

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