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Ghiles Helli

Élections à l'AED: Des dangers de la technicité et du béhaviorisme

Il est clair que la pertinence des idées, l’enchainement logique des arguments et la vision importent de moins en moins dans le débat politique. Une approche qui laisse l’efficacité et la transparence pour seuls critères de légitimité a pris à la gorge les démocraties libérales. Ainsi, on s’intéresse au comportement de l’élu et à l’indice de réfraction de la lumière dans sa politique plus qu’au contenu de la politique. À notre échelle, l’élection de l’AED n’échappe pas à ce constat.


Une intervention millimétrée est venue, lors du débat, rappeler encore une fois, que des étudiants qui font la fête, cela fait des dégâts. Il faut oublier la critique sur l’espèce de caste aristocratique qui ne prend plus la peine de débattre, s’énorgueillissant de ses positions politiques en oubliant son rôle de représentation. Ils ne se donnent même pas la peine de comprendre les principes qu’ils s’acharnent à mal défendre.


Juste après une armée au front a débuté les manœuvres. Souhaitant garder une colonie conquise sous une bannière qui sent la nostalgie d’un passé déjà révolu, deux ou trois soldats fantômes ont essayé de nous faire croire à la nécessité d’un manuel d’utilisation pour la présidence. En effet, comment pouvez-vous voter pour une personne qui ne sait pas comment ça marche, l’AED? Êtes-vous un de ces populistes tapis dans les couloirs de la faculté en attendant l’élection pour renverser les bonnes personnes, celles qui connaissent les rouages du fonctionnement? Les points de forme en guise d’arme, l’expérience comme munition chaque bon soldat pose sa question technique préparée afin de…piéger et déstabiliser… de mettre en exergue les futurs couacs… car eux… bien sûr, ils ont toujours su…ils ont toujours connu les règlements, c’est dans les biberons qu’on leurs servait les mécanismes de déroulement d’une AG.


On oublie ainsi la fonction première de l’association étudiante. Il ne s’agit pas d’élire la personne la plus compétente techniquement, ni celle qui a fait les choses bien comme il faut. La première s’acquiert, la seconde est un jugement fabriqué de préjugés. L’association étudiante forme et responsabilise ses membres. Sur des personnes qui ont du charisme et du leadership, elle met le poids du service de l’autre; l’altruisme. Un président cherche le consensus non comme une finalité en soi mais comme une manière de réaliser un projet.


Sans critiquer, en elle-même, une certaine candidature, je trouve cela désolant de voir les canons dirigés contre les autres par les exécutants actuels. Sans dénigrer votre bilan, il est affligeant de vous voir dénigrer des candidatures, d’en rire à la limite, et de mettre le poids du mandat dont je vous rappelle l’origine, nous, derrière votre vote personnel. Bien que nous puissions imaginer que vous auriez une pertinence dans la défense de votre bilan ou dans l’évaluation de l’aptitude de certains candidats à déterminer les objectifs atteignables, n’ayez pas cette attitude hautaine et abjecte d’un « savoir vrai » dans le domaine de l’opinion. Il est temps que votre mandat se termine, et qu’un vent nouveau souffle dans un local dont nous voudrions avoir les clefs. Nous avons besoin de respirer et vous prenez trop d’air, d’aire et d’airs. Cachez cette attitude lors de l’élection sous couvert d’une critique techniciste, une prétention qui veut substituer le comment au quoi, est l’exemple le plus marquant du mal de notre temps. Vous en êtes sûrement aussi victime qu’instigateur; mais s’il vous plait, on a bien compris, nous nous ne sommes pas stupides.


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