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Jonathan Allouch

...Et à la fin c'est la France qui gagne!



Eh oui, la Coupe du Monde 2018 s’est achevée le 15 juillet dernier, avec une victoire de la France. Huit ans après la catastrophe de Knysna où les joueurs français avaient fait la grève à l’entraînement (non je ne rigole pas), ce qui avait provoqué le plus grand scandale du football français. Huit années où il aura fallu attendre l’éclosion d’une jeune génération de footballeurs qui permettra à la France de gagner la seconde Coupe du Monde de son histoire, 20 ans après la toute première !


L’échec des individualités


Cette Coupe du Monde représentait fort probablement la dernière chance de gagner le trophée le plus prestigieux du football pour Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Ces deux joueurs extraordinaires, écrasant tous les records dans leurs équipes respectives, ne seront pas parvenus à amener leur sélection nationale plus loin que les huitièmes de finale. Malgré des performances honorables avec un triplé de Cristiano Ronaldo contre l’Espagne ou encore un Lionel Messi impliqué sur deux des trois buts de son équipe en huitième de finale, cette Coupe du Monde n’aura pas été celle d’un joueur unique portant toute son équipe sur ses épaules.


La faillite des collectifs allemand, brésilien et espagnol


Gary Lineker, attaquant anglais des années 80 et 90, a dit un jour que « le football est un sport simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne » [1]. L’Allemagne reste une nation ultra compétitive dans le football mondial : qu’on le veuille ou non, la Mannschaft est un exemple de beau jeu et de régularité. Gagnante de la Coupe du Monde 2014, elle était logiquement une des favorites de cette compétition et pourtant, elle a été battue par les vaillantes équipes mexicaine et sud-coréenne. C’était la première fois qu’elle se faisait éliminer en phase de poule de la Coupe du Monde [2]. Le sélectionneur Joachim Löm n’aura pas réussi à renouveler son effectif avec de jeunes joueurs prometteurs. Dans la foulée de cette élimination, Mesut Özil, milieu de terrain offensif allemand, provoque une forte polémique au sein de la Fédération allemande de football en annonçant qu’il ne portera plus le maillot allemand en raison de comportements racistes à son égard, ce dernier étant d’origine turque.


Une autre équipe attendue au tournant était la sélection brésilienne. Après la terrible défaite de 7-1 face à l’Allemagne durant sa Coupe du Monde 2014, l’équipe brésilienne avait à cœur de rendre fiers ses supporters. Malgré ces bonnes intentions, la sélection brésilienne menée par Neymar n’est pas parvenue à faire mieux qu’en 2014, perdant 2-1 contre la Belgique en quarts de finale. Pire encore, cette équipe se sera illustrée par les nombreux plongeons et simulations de leur joueur étoile, Neymar, qui seront abondamment critiqués et parodiés [3].


Finalement, on faisait de l’équipe espagnole un autre grand favori de cette Coupe du Monde après une phase de qualification impressionnante de maîtrise technique et de jeu collectif. Or, coup de théâtre, la veille du début de la Coupe du Monde, le sélectionneur Julen Lopetegui est limogé en raison de son engagement avec le Réal Madrid à l’issue de la Coupe du Monde. Résultat, l’Espagne s’inclinera aux tirs au but face à l’équipe-hôte, la Russie, en huitièmes de finale après une prestation sans saveur et une attaque sans imagination. La Fédération royale espagnole de football n’aurait pas pu mieux agir pour saper les chances de victoire de son équipe !


Le triomphe du collectif français


À l’inverse, la France sera, elle, parvenue à créer une symbiose au sein de l’équipe, permettant d’afficher une solidarité sans faille et un esprit d’équipe digne de l’équipe championne du monde de 1998. Après la défaite crève-cœur en finale de son Euro 2 ans plus tôt, le sélectionneur Didier Deschamps aura su conserver le noyau de joueurs talentueux et expérimentés (Lloris, Varane, Umtiti, Rami, Griezmann, Pogba, Kanté) auquel il aura greffé de jeunes joueurs prometteurs (Hernandez, Pavard, Dembélé et bien sûr Mbappé). Malgré une phase de poule compliquée, cette équipe aura su élever son niveau de jeu en affichant soit une solidité défensive impressionnante, en témoignent les blanchissages contre l’Uruguay et surtout contre la puissante Belgique, soit une attaque explosive permettant de triompher lors de matchs compliqués, on se rappellera les matchs contre l’Argentine et la Croatie.


Cette Coupe du Monde aura aussi été celle de la consécration du talent hors-norme du jeune Kylian Mbappé, âgé de 19 ans. Bien connu de ceux qui ont suivi la Ligue 1 et la Ligue des Champions depuis deux ans, le jeune attaquant français aura montré des qualités techniques hors du commun, chaque prise de balle amenant le danger dans le camp adverse. De plus, sa pointe de vitesse sensationnelle (37 km/h contre l’Argentine notamment) a permis de mettre à mal les défenseurs adverses, permettant à la France de compter sur une attaque extrêmement efficace. Kylian Mbappé recevra d’ailleurs le trophée du meilleur jeune joueur de la Coupe du Monde.


Didier Deschamps, un OVNI dans le paysage footballistique français


Quand on parle de grands joueurs de football français, on pense tout naturellement à des noms comme Zinedine Zidane, Michel Platini ou encore Just Fontaine pour les plus anciens (ce dernier étant le recordman du nombre de buts en une seule phase finale de Coupe du Monde avec 13 buts en 6 matchs lors de la Coupe du Monde de 1958). On a moins tendance à nommer Didier Deschamps. Or, ce dernier reste l’un des plus grands champions du football français. Capitaine de l’Olympique de Marseille en 1993, il gagne, avec ce club, la seule Ligue des Champions remportée par un club français à ce jour. Capitaine de l’Équipe de France, Deschamps gagne la Coupe du Monde en 1998 puis l’Euro en 2000. Sélectionneur de l’Équipe de France depuis 2012, il est seulement le troisième homme, après l’Allemand Beckenbauer et le Brésilien Zagallo, à remporter la Coupe du Monde à la fois en tant que joueur et en tant que sélectionneur.


Abondamment critiqué avant le tournoi pour son incapacité à profiter des qualités offensives de son groupe de joueurs, il sera parvenu à faire taire toutes les critiques en réussissant à faire de l’Équipe de France un groupe de joueurs unis et solidaires. On a tendance à attribuer tous les mérites de la victoire aux joueurs, mais cette victoire, c’est aussi celle de Didier Deschamps et de son équipe d’entraîneurs.


La France est désormais championne du monde pour la deuxième fois de son histoire, 20 ans après sa première victoire. On peut désormais reprendre, en l’adaptant, la phrase de Gary Lineker :« Le football est un sport simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes, et à la fin, c’est la France qui gagne. »


[1]: « Football is a simple game: 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans win. »

[2]: https://rmcsport.bfmtv.com/football/coupe-du-monde-l-allemagne-eliminee-des-les-poules-une-premiere-dans-son-histoire-1479372.html

[3]: La branche sud-africaine de KFC fera une publicité fort réussie sur ce thème : https://www.youtube.com/watch?v=hdpYlrX9rzA


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