top of page
François Sylvestre

Entrevue – Raphaël Fortin

C’est quoi, le NPD Québec?

Premièrement, il est important de dire que le NPDQ est totalement indépendant par rapport au NPD fédéral. À part une communauté d’idées, on est totalement indépendant pour défendre nos propres idées.

On se définit comme un parti de gauche non-souverainiste. On essaye de combler un vide qui selon nous existait en politique québécoise, soit une alternative de gauche au Parti libéral du Québec. On veut donc parler d’éducation, d’économie, d’environnement, sans avoir à être sous une épée de Damoclès, en l’occurrence le débat national. Nous sommes pour un fédéralisme asymétrique, c’est-à-dire un fédéralisme qui respecte totalement les champs de compétence du Québec.

On ne voulait pas s’afficher publiquement comme un parti purement fédéraliste. Pour moi, la question nationale n’a pas à être constamment débattue. En nous donnant une étiquette fédéraliste à la base, on aurait pu faire peur à bon nombre de personnes de gauche qui ne s’identifient pas tout à fait au Canada, et qui s’identifient avant tout à gauche, point. Au niveau du message, on croit surtout qu’il est important de faire une campagne positive. Aucun parti ne détient le monopole des bonnes idées, ni des mauvaises. Il faut adopter un ton de collaboration en politique, et c’est ce que les Québécois veulent, je pense.

Qui sont vos modèles, vos inspirations?

J’ai deux modèles en politique. Premièrement, Jack Layton. Il est évident qu’il est un modèle à suivre en politique à la fois charismatique, et néo-démocrate! Deuxièmement, Françoise David. Dans toute sa carrière, celle-ci a démontré qu’il était possible de rester calme, sensée, constructive et de mettre son point sur la table : c’est ça que les gens veulent entendre. Faire autrement maintenant (notre slogan de campagne), c’est ça. C’est une façon différente de promouvoir un message.


Les partis néo-démocrates, au Canada, ont toujours été traversés par deux grands courants : une vision plus centriste et plus pragmatique ou alors une vision plus orientée à gauche et plus idéaliste.


Ou se situe le NPD Québec?

Le NPDQ est un parti essentiellement pragmatique. Oui, nous avons une plateforme électorale, des idées communes, mais avant tout, nous sommes une équipe. Il faut arrêter de penser la politique comme une bataille de personnalités. Au NPDQ, on veut que nos députés aient la plus grande place possible, et qu’ils ne représentent pas leur parti, mais les personnes à qui ils doivent leur siège, soit leurs électeurs. Il est certain, donc, qu’il pourrait y avoir des désaccords entre des députés ayant des intérêts régionaux opposés, et c’est normal : c’est ça, la démocratie.

Or, je ne pense pas qu’être pragmatique veut nécessairement dire d’évacuer nos valeurs. En étant pragmatique (comme la politique, c’est justement l’art du compromis), cela permet de faire avancer, un pas à la fois, ton idéologie. Il est bien mieux d’avancer à force de compromis que de tout risquer et de dire : « c’est notre position, et on n’y déroge pas une seconde ». Les deux ne sont donc pas incompatibles : après tout, l’étiquette néo-démocrate, elle n’est pas unique.

Quelle place prend l’environnement dans votre programme politique?

Nous accordons une grande place à l’environnement. En fait, je dirais que la meilleure place que les enjeux climatiques ont au sein de notre parti se situe dans nos candidats : une panoplie de ceux-ci sont soit des universitaires ayant étudié en environnement, des anciens membres du Parti vert ou encore des spécialistes qui travaillent dans ce domaine.

Pour nous, cela doit être la première priorité. C’est un enjeu de sécurité publique. Je rêve du jour où tous les automobilistes vont non pas aller remplir leur automobile d’essence, mais aller recharger leur voiture électrique sur des bornes fournies par Hydro-Québec, une entreprise québécoise qui produit de l’énergie totalement renouvelable. En plus, c’est possible de le faire : le Fond vert est là pour ça.

Quelles sont vos objectifs à long terme pour ce parti?

C’est d’amener une vision différente de la politique. On vise beaucoup les jeunes, car c’est surtout pour eux que les enjeux dont je parle sont importants. Il est clair qu’on est réaliste, mais avec un scrutin proportionnel, nos chances sont réelles. On vise beaucoup ceux et celles qui s’identifient comme des « orphelins politiques ». C’est pour cela que l’on va plus loin que le simple clivage souverainiste-fédéraliste.

On veut parler de Pharma-Québec et du refinancement des écoles publiques en coupant les subventions aux écoles privées, on veut promouvoir à fond le transport en commun et parler du Québec de demain, notamment parce que la place du Québec dans le Canada s’est considérablement améliorée depuis l’époque des deux référendums. Il faut donner un rêve au Québec. On est huit millions, et c’est avec un projet de société qu’on va y arriver.


24 vues0 commentaire
bottom of page