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Charles-Étienne Ostiguy

Entrevue - Catherine Fournier



Au Parti Québécois, la campagne allait être ardue, disaient les analystes. Plusieurs mauvaises langues préparaient déjà l’épitaphe du parti, ne lui concédant que 5 ou 6 sièges dans des scénarios optimistes. Or, à la mi-parcours (cet article étant rédigé le 20 septembre), la tendance semble favorable au Parti Québécois. Plusieurs candidats péquistes qui étaient en danger au tout début de la campagne se retrouvent en position de plus en plus confortable, voyant le parti lentement remonter dans les sondages au niveau national. C’est le cas de Catherine Fournier, candidate du Parti Québécois dans Marie-Victorin, qui était rayonnante pour nous donner une entrevue, malgré le temps maussade de septembre.


Celle qui détient actuellement le record de la plus jeune femme élue à l’Assemblée Nationale, étant âgée de 26 ans et élue à 24 ans à peine, s’est rapidement fait remarquer au Salon Bleu comme étant une étoile montante de son parti. Son intégration à ce milieu de travail principalement masculin et âgé n’a toutefois pas été particulièrement ardu, à son avis. Certes, Mme Fournier ressentait une certaine pression à son arrivée, mais l’accueil que lui ont réservé ses collègues était chaleureux, lui permettant d’apprendre rapidement et de s’adapter à la réalité du travail de députée.


Mieux encore, sa jeunesse lui confère un avantage inespéré : une oreille incomparable pour une génération qui se sent trop souvent sans voix dans ses institutions démocratiques. Mme Fournier croit être à même de bien comprendre les préoccupations des jeunes, étant elle-même milléniale. De plus, elle avoue que son jeune âge lui offre plus de temps et d’énergie pour travailler sur un maximum de dossiers, n’ayant pas encore trop de responsabilités extraprofessionnelles sur les épaules. De quoi faire changement des députés qui ont des enfants ou même des petits-enfants.


Ce plongeon en politique était des plus imprévus pour Mme Fournier. À l’aube de son entrée au CÉGEP, elle envisageait une carrière de journaliste sportive! « Moi, c’est vraiment de fil en aiguille, en rencontrant certaines personnes intéressées par la politique que j’ai commencé à participer à des événements. J’ai participé au Mouvement étudiant de 2012, et c’est après une grande réflexion que j’ai commencé à vouloir m’impliquer pour le Parti Québécois, pour la cause souverainiste ».


Quant à sa campagne, Mme Fournier l’aborde avec la même énergie qu’on lui connaît, étant omniprésente sur le terrain et sur les réseaux sociaux. Lors de notre entrevue, elle fait d’ailleurs état de quelques initiatives audacieuses de son équipe : distribution de tracts dans la congestion matinale, ou encore une opération porte-à-porte pour rencontrer les nouveaux électeurs et leur remettre une lettre spécialisée leur expliquant ses motivants en politique.


« Le vent tourne, on le sent sur le terrain », affirme Mme Fournier. Elle avoue même être confiante que son collègue candidat dans la circonscription de Lac-Saint-Jean, William Fradette, lui ravirait fort probablement le titre de plus jeune député de l’Assemblée Nationale. Ce dernier était d’ailleurs, jusqu’à tout récemment, un exécutant de votre Pigeon préféré.


Ce vent qui tourne est caractérisé par une campagne très positive pour Mme Fournier. Selon elle, ce qui distingue le Parti Québécois des autres partis, c’est qu’il « représente un changement positif aux Libéraux, mais qui est pragmatique, aussi. Positif puisqu’on parle de réel changement, parce que malheureusement, la CAQ se présente sous une nouvelle bannière, mais porte des idées extrêmement similaires aux idées du Parti Libéral […] et vont même s’interchanger des joueurs. De notre côté, on a des propositions crédibles selon l’Association des Économistes du Québec. On est les seuls à respecter le rapport de la Vérificatrice Générale. On est réalistes […], on ne promet pas mer et monde ».


En attendant, voyons si la remontée du Parti Québécois ne sera pas qu’une simple bulle dans les sondages de cette campagne électorale ou si Jean-François Lisée, épaulé par des candidats comme Catherine Fournier, saura faire mentir les pronostics de début de campagne.



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