La guerre des classes!
- Larbi Nouboud
- 29 janv. 2019
- 3 min de lecture

En 2017, 82 % de la richesse mondiale est allée à 1 % des plus fortunés. La concentration de la richesse s’est encore accentuée en 2018, et Oxfam nous annonçait que les 26 plus riches du globe détenaient autant d’argent que la moitié de l’humanité. Les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent. L’évolution actuelle en matière des richesses et des classes économiques va mener, éventuellement, à des conflits et peut-être même une guerre civile. La directrice générale d’Oxfam International a affirmé que le fossé qui s’agrandit entre les riches et les pauvres pénalise la lutte contre la pauvreté, fait du tort à l’économie et alimente la colère dans le monde. Elle a aussi affirmé que le boom des milliardaires n’est pas le signe d’une économie prospère, mais un symptôme de l’échec du système économique. On exploite les personnes qui fabriquent nos vêtements, qui assemblent nos téléphones portables et cultivent les aliments que nous mangeons, afin de garantir un approvisionnement constant en produits abordables, mais aussi pour grossir les profits des entreprises et leurs riches investisseurs. L’économie devrait fonctionner pour tous, pas seulement pour une riche minorité.
Le Canada est aussi concerné. Les pays riches ne font pas exception, même si ce phénomène est moins prononcé que dans les pays en voie de développement. Ainsi, il est vrai que le fossé entre les riches et les pauvres n’est pas aussi grand que dans les pays en voie de développement, mais reste que ce fossé croît chaque année au Canada et que les inégalités au pays ne font qu’augmenter.
Un des problèmes majeurs par rapport à la disparité entre les riches et pauvres est la sous-taxation de la richesse, ce qu’Oxfam dénonce. Le pire étant que, dans certains pays comme le Brésil ou le Royaume-Uni, les pauvres paient des impôts plus élevés en proportion de leurs revenus que les plus riches. L’ONG Oxfam a déclaré que si la tendance était inversée, la plupart des gouvernements auraient suffisamment de ressources pour financer les services publics. Ainsi, ils reconnaissent la taxation proportionnelle en fonction de la richesse. Il est temps d’adopter notre mode de taxation pour pouvoir s’assurer que le fossé entre les riches et les pauvres cesse de se creuser. Cependant, pour obtenir ce changement, il faudra que la population presse fortement les gouvernements des États. Or, il appert que la plupart des gouvernements sont pratiquement contrôlés par de riches lobbys qui s’opposent bien évidemment contre la taxation proportionnelle en fonction de la richesse. Et ceci est sans parler de l’évasion fiscale qui demeure un autre problème majeur.
La guerre s’en vient ! La « lutte des classes » prônée par Karl Marx était celle des pauvres contre les riches, des exploités contre les exploiteurs. Il y a une chose qui délaie cette guerre civile : la classe moyenne. Selon moi, tant que la classe moyenne persistera en majorité, cette guerre sera évitée, car cette fameuse classe moyenne sert d’imperméable pour les riches et d’espoir pour les pauvres. La classe moyenne est une classe obéissante qui suit et sert la classe supérieure, mais qui n’est pas oppressée, contrairement aux classes pauvres, ce qui permet aux riches de conserver l’obéissance de cette classe. En revanche, avec l’augmentation du fossé entre pauvres et riches, la classe moyenne commence à périr ce qui annonce le début d’une guerre civile et économique qui sera inévitable s’il n’y a aucun changement dans le système économique actuel.