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William Fradette

Les États-Unis d'Amérique du Nord



Les gens qui me connaissent bien savent que j’adore les scénarios de fiction. Ceux qui me connaissent encore mieux savent que j’ai déjà conçu — pour aucune raison — un drapeau des États-Unis d’Amérique du Nord, un pays fictif qui unit les provinces canadiennes et les États américains dans une gigantesque superpuissance fictive. Or, depuis les résultats de mardi dernier — qui ont provoqué le plus grand raz-de-marée de consternation depuis… la dernière déclaration-choc de Trump — il semble de plus en plus probable qu’une annexion du Canada est proche. L’histoire ayant la fâcheuse tendance à se répéter, le KKK remplacera sous peu le Secret Service comme garde rapprochée du président, le Parti démocrate sera visé par des assassinats et 2021 ressemblera pour les Canadiens à l’Autriche de 1938, all over again!


Je délire évidemment, je ne crois pas ni ne souhaite que ça se produise. Mais Matt Groening disait surement la même chose jusqu’à ce qu’il ferme son téléviseur dans la nuit du 8 au 9 novembre…


Cela me mène à étendre mon hobby à la projection des résultats électoraux sur mon pays fictif, s’il avait existé la semaine dernière. Inutile? Tout à fait. Intéressant? Plutôt.


Le collège électoral nord-américain

Pour commencer l’exercice futile que je m’apprête à faire, il faut saisir quelques petites règles de base du système électoral de nos voisins/notre pays. L’élection du Président se fait par le collège électoral, qui comprend dans chaque État le même nombre de Grands électeurs que le nombre de sièges au Sénat et à la Chambre. Admettant que chaque province canadienne serait annexée en conservant ses limites territoriales, il y aurait donc 10 nouveaux États ayant chacun deux sièges au Sénat, c’est ce que chaque État de l’Union a, indépendamment de sa démographie. Le nombre de sièges à la Chambre des représentants est déterminé pour sa part par la démographie de l’État. Afin de résumer les règles et leur application, retenons qu’il y a au minimum un district électoral par État et un nombre de districts fixé par la Constitution à 435. Les chiffres que j’ai utilisés me donnent une population totale de plus de 348 millions. Sachant tout cela, j’ai appliqué à chaque État ces règles pour déterminer combien de représentants, de sénateur et de grands électeurs chacun aurait.

Afin d’alléger mon texte, disons simplement que j’ai multiplié par 435 sièges et divisé par la population totale le nombre d’habitants de chaque État et, par la suite, j’ai ajusté les nombres librement. Voici mes résultats :



Comme vous pouvez le constater, en supposant que l’annexion soit pacifique et inclusive, le Canada deviendrait une force politique majeure dans la joute électorale. À titre d’exemple, voici quelques-uns des États américains avec le nouveau calcul :



Évidemment, individuellement, les provinces canadiennes n’auraient pas un impact majeur, mais si elle constituait un bloc homogène, cela deviendrait intéressant.


Enfin, le collège électoral s’agrandirait de 20 Grands électeurs, ce qui porterait leur nombre à 558*. Le chiffre magique de la majorité absolue pour élire le Président et le vice-président deviendrait alors 280.


What does Canada want and what can it do?

Le Canada est généralement assez progressiste, ce n’est pas un secret. Si on se fit à des sondages effectués pendant l’élection, les Canadiens auraient voté sans contredit pour madame Clinton**. Cela aurait-il pu empêcher la « catastrump » et l’annexion? ***


Admettant que les sondages canadiens soient plus fiables que les sondages américains, Clinton et le clan démocrate auraient au nord une ceinture bleue extrêmement forte. Ils auraient donc 66 Grands électeurs, n’en resterait que 214 à obtenir pour avoir la présidence.


J’ai donc appliqué les résultats de la semaine dernière aux nouveaux nombres de Grands électeurs que j’ai calculés plus tôt. Voici le sommaire du résultat :



Malheureusement pour madame Clinton et le reste de la planète, Donald J. Trump serait malgré tout le Président des États-Unis d’Amérique du Nord…


KEY RACE ALERT — Wolf Blitzer

D’une façon ou d’une autre, les Canadiens n’ont encore aucun mot à dire sur l’élection américaine, c’est frustrant… Maudit peuple gentil et prévisible, ces Canadiens! La seule chose qu’il vous reste à faire, c’est de rapatrier votre T-800****, de vendre ses pièces avant que les frontières soient fermées et de profiter des hôpitaux pendant qu’il en est encore temps.


Trump s’en vient, soyez prêt!


* 435 (districts) + 100 (sénat US) + 3 (DC) + 20 (sénat CA) = 558 Grands électeurs.

** Selon un billet de Radio-Canada, toutes les provinces auraient voté Clinton dans des proportions de 55 % à 83 %, elle remporterait donc tous les Grands électeurs des États canadiens.

*** [Bon, d’accord, j’admets qu’il y a un paradoxe temporel Terminator-style, mais si on peut faire cinq films sans soulever le problème je peux surement faire un article léger avec cette prémisse. Pis en plus, James Cameron est Canadien, faque tsé hein…]

**** Votre T-800 ne pourra pas empêcher la naissance de Trump, c’est la leçon que Terminator nous enseigne. Désolé.


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