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Camille Balzinger

Présidentiables no 4



Deux semaines plus tard : what’s up? Les chiffres d’IFOP au 1er mars restent assez constants : 11 % pour Mélenchon, 14,5 % pour Hamon, 24 % pour Macron, 21 % pour Fillon, et 25,5 % pour Le Pen. Aussi, s’il était pris pour quasi acquis que François Fillon resterait le candidat des Républicains, le débat est toujours présent après ce dimanche : Alain Juppé (maire de Bordeaux, issu des Républicains, candidat à la primaire contre François Fillon) annonce que « malgré les sollicitations », il ne sera pas candidat. Il est probable que le parti ne veuille pas forcer Fillon à l’abandon : le discréditer de la sorte discréditerait l’ensemble du parti et leur ferait perdre des électeurs, au profit sans doute du Front National. Cette semaine on va s’intéresser à deux côtés moins classiques de ces élections. D’abord, la candidature d’un candidat qui passerait potentiellement au second tour sans être affilié à aucun parti traditionnel, puis un candidat ne réunissant même pas moins d’1 % des intentions de votes, mais au projet tout à fait intéressant à connaître.


Le petit jeune – Du haut de ses 39 ans, Emmanuel Macron est diplômé

de l’ENA (Ecole Nationale de l’Administration), ancien inspecteur des finances publiques, banquier d’affaires chez Rothschild, et, enfin, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique jusqu’à septembre 2016. Si c’est son passé au sein de l’institution financière qui lui vaut le plus de critique des sympathisants de gauche, sa jeunesse et son apparente énergie à faire avancer les institutions et traditions du pays donnent aux électeurs déçus une alternative. Légitimé par son ancienne appartenance au gouvernement, admiré par les étudiants d’école de commerce pour son implication dans la finance, écouté par les foules grâce à son éloquence indéniable (« parce que c’est notre projet » aura marqué les esprits), Macron rassemble des électeurs variés et en quête d’une troisième voie, n’impliquant ni un vote aux extrêmes de l’échiquier politique ni un énième vote pour un parti traditionnel. Le Parti socialiste et les Républicains ont déçu. Emmanuel Macron donne la possibilité aux citoyens de prendre un risque plus modéré et inattendu. S’il a

tardé à dévoiler son programme, on peut désormais lire ses propositions en 13 points. Intéressant, il parle de bienveillance, valeur longtemps absente du vocabulaire politique, et, montrant, malgré les divergences d’opinion à son égard, qu’il peut lui aussi rassembler autour de principes basiques mais porteur d’un message différent. On trouve son programme sur le site de son mouvement: En Marche.



Culture et politique – On sous-estime souvent le pouvoir idéologique des petites candidatures. Ainsi, Alexandre Jardin est auteur, cinéaste et pamphlétiste, et il a lancé son mouvement Bleu Blanc Zèbre qui est une association. Le but est d’impliquer les acteurs de la société civile dans la vie politique quotidienne, de partager les responsabilités et de s’employer à construire un avenir commun chacun à son niveau possible d’action. Le maître

mot de cette organisation est l’action, et non la pensée ou la théorisation de grandes idées inapplicables. Les acteurs impliqués dans Bleu Blanc Zèbre sont appelés les Faizeux, signe bien qu’Alexandre Jardin se concentre en effet sur l’action en elle-même. Au-delà des acteurs de la société civile, des maires sont aussi parties au mouvement. Alexandre Jardin, quant à lui, est surtout connu pour ses écrits, bien que sa famille ait été politiquement engagée sur plusieurs générations – il est notamment l’arrière petit fils du nain jaune, Jean Jardin, directeur du cabinet de Pierre Laval sous Vichy (régime français sous l’occupation allemande de 1940 à 1944). Finalement, c’est le candidat de la qualité plus que de la quantité, de la coopération plutôt que de la compétition, du local plus que du global. On trouve son projet sur le site de son mouvement: Bleu Blanc Zèbre.

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