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Sofia Panaccio

Entrevue avec Valérie Plante: Coderre n'est plus l'homme de la situation


Se faufilant entre les journalistes de TVA Nouvelles et CTV Montreal News, le Pigeon Dissident a eu la chance de s’entretenir avec Valérie Plante lors de son passage à l’Université de Montréal le 1er novembre dernier afin d’en apprendre davantage sur ses projets à l’aube des élections municipales.

Âgée de 43 ans et mère de deux enfants, Valérie Plante a décidé de quitter la région de l’Abitibi dès le commencement de sa vie adulte afin de s’inscrire au baccalauréat en anthropologie à l’Université de Montréal. « Le café d’anthropologie, que de beaux souvenirs » se remémore-t-elle.


Après une maîtrise en muséologie, elle acquiert un bagage considérable d’expériences de terrain en milieu communautaire. Ce parcours, tout aussi intéressant qu’atypique pour une candidate à la mairie de Montréal, semble refléter les principes de Projet Montréal : la communauté, l’accessibilité et l’innovation. Depuis 2013, Valérie Plante est conseillère municipale du district Sainte-Marie de l’arrondissement de Ville Marie. Son expérience en politique est notamment caractérisée par la place qu’elle a occupée au Conseil de ville où elle était porte-parole de l’opposition officielle en matière de centre-ville, de tourisme et des dossiers femmes.


La transparence en politique

À l’heure actuelle, Valérie Plante aspire à être la première femme mairesse de la ville de Montréal en s’opposant à Denis Coderre, le maire sortant, avec son équipe Projet Montréal.

Étant bien au fait des problèmes de communication et de corruption qui sévissent en politique municipale, cette dernière affirme qu’elle n’a aucun passé compromettant et promet une politique plus transparente.

L’annonce de l’administration Coderre au sujet des quelques 20 000 billets donnés gratuitement dans le cadre du Grand Prix de Formule E l’été dernier révèle encore une fois la tendance sournoise et cachotière du maire sortant. Sue Montgomery, candidate à la mairie de Côte-des-Neiges au sein de l’équipe Projet Montréal, précise à ce sujet qu’elle ne comprend pas l’attitude arrogante de Coderre soutenant « qu’il faut être transparent et honnête de nos jours en politique ». Selon elle, le maire sortant aurait simplement dû assumer les conséquences de ses actions.


La ligne rose : premier mandat de Projet Montréal

La proposition de construction d’une cinquième ligne de métro à Montréal, la ligne rose, qui relierait Montréal- Nord à Lachine avec 29 stations, est le projet phare de Valérie Plante et son équipe. Selon les informations divulguées par Projet Montréal, les travaux coûteraient approximativement 5,9 milliards de dollars et s’étendraient jusqu’en 2028. Étant donné que la création de cette ligne additionnelle est l’un des premiers mandats dans la mire de l’aspirante mairesse, le commencement des travaux est prévu pour 2021.


« Ce que je propose c’est une ligne de métro et non une station spatiale »

Face au scepticisme à l’égard du financement de la ligne rose, Valérie Plante s’exclame en riant : « Ce que je propose c’est une ligne de métro et non une station spatiale ». La ligne rose ne serait toutefois pas financée par la Ville de Montréal, mais bien par des contributions gouvernementales de la part du Québec et du Canada.Selon Projet Montréal, la Banque de l’infrastructure du Canada prévoit d’ailleurs des fonds pour les projets de transport en commun. Ce nouvel outil a été créé dans le cadre du plan du gouvernement fédéral « Investir dans le Canada » et consiste notamment à soutenir des projets provinciaux et municipaux dans le but d’améliorer la qualité des services généraux offerts aux Canadiens.


De plus, bien que le premier mandat de Valérie Plante soit le montage financier de la ligne rose, le prolongement de la ligne bleue vers l’est de la ville promis depuis maintenant presque deux décennies est également projeté, soutient-elle la tête pleine de projets.


L'itinérance à Montréal

Dans les dernières semaines, l’équipe de Projet Montréal a promis de mettre en place 3000 unités d’hébergement pour les itinérants sur une période de dix ans. Ce plan d'intervention globale contre l'itinérance permettrait de rejoindre autant les personnes dans des situations d’itinérance chronique que temporaire.


Valérie Plante aimerait également créer une plateforme de ligne ouverte d’aide pour les itinérants : le service 211. Cette ligne téléphonique d’urgence permettrait notamment de désencombrer le service du 911 et personnaliserait l’aide que reçoivent les itinérants tout en renforçant les ressources existant déjà à Montréal.


Une femme à la mairie

Son slogan de campagne décrivant Valérie Plante tel que « l’homme de la situation » se veut être un clin d’œil aux enjeux féministes en politique. En effet, depuis la constitution de la ville de Montréal en 1832, aucune femme n’a occupé la position de maire. Valérie Plante pourrait donc bien être la première femme mairesse de la deuxième ville la plus peuplée au Canada. Ce revirement de situation, de l’homme à la femme de la situation, permettrait-il un avancement de la condition féminine dans la sphère politique ? Selon la cheffe de Projet Montréal, le sexisme est encore un enjeu très présent en politique et il est temps qu’on mette en lumière cette problématique. Elle affirme d’ailleurs que« le sexisme n’est plus aussi flagrant qu’avant, mais qu’il reste insidieux ».


Valérie Plante présente sa perception de cette attitude discriminatoire basée sur son sexe à l’aide d’un exemple concret. La candidate à la mairie déplore le fait que Denis Coderre parle souvent d’elle en référant à «l’administration Ferrandez-Plante ». Or, « je suis la cheffe de Projet Montréal » clame-t-elle. L’aspirante mairesse soutient qu’il est regrettable qu’en 2017 on ne puisse pas concevoir qu’une femme se présente seule en politique sans être soutenue par un homme.


L’élection générale se déroulera le 5 novembre prochain et c’est à ce moment que nous saurons qui comblera le poste de maire de la ville. Cette attitude dynamique et ce leadership féminin permettra peut-être à Valérie Plante de devenir la première femme à la tête de la mairie de Montréal en s’exclamant « je suis la femme de la situation ».

Au moment d'écrire ces lignes, Valérie Plante était simple candidate à la mairie. Dimanche soir dernier, elle est devenue la toute première femme à devenir mairesse de Montréal avec plus de 51% des voix, devenant la 45e personne à occuper cette fonction.

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