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Larbi Nouboud - Amnistie internationale

Une action, une signature, une voix … ça compte !

Un humain sur 7,55 milliards d’humains. Que puis-je faire ? Il est facile de se dire que notre action ne vaut rien. Il est facile de se dire qu’une action, une signature ou une voix de moins ne changera rien, mais au contraire, chaque action, chaque signature et chaque voix compte. Il est facile de se dire que notre simple action, signature ou voix ne pourra jamais changer les actions immorales ou illégales de groupes plus grands que nous comme un organisme, une corporation ou même un pays. Mais il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas les seuls qui luttons pour un meilleur monde. Ne désespérons pas face à l’envergure des choses et redoublons d’efforts pour 2019. Pour vous donner foi en vos actions, en vos signatures et en vos voix, voici un bref bilan des plus grandes victoires d’Amnistie internationale en 2018.


En février. Tout d’abord, il y a la victoire de Teodora del Carmen Vásquez, une femme salvadorienne inculpée et condamnée à la scandaleuse peine de 30 ans de détention pour « avortement illégal » : elle avait accouché d’un enfant mort-né. Mme Vasquez a enfin été libérée de prison après avoir passé 10 ans derrière les barreaux et après 3 ans de militantisme de la part d’Amnistie (et évidemment des pressions rendues possibles par ses membres). Amnistie continue de faire campagne pour la dépénalisation de l’avortement au Salvador pour plus qu’aucune femme ne soit punie comme Mme Vasquez et que plutôt les droits reproductifs des salvadoriennes soient protégées. En outre, en ce même mois de février, plusieurs militants, journalistes et blogueurs détenus en Éthiopie seront remis en liberté. C’est notamment le cas du prisonnier d’opinion adopté par Amnistie internationale, Eskinder Nega, qui a reçu de nombreuses lettres de soutien d’Amnistie, lettres qui l’ont aidé à garder le moral et ont redonné espoir à ses proches.


En mars. Plusieurs cartes ont redonné espoir à Melanie Morrison, une femme de Kahnawake qui se bat depuis 12 ans pour obtenir justice pour sa sœur assassinée. De plus, le puissant pouvoir de la solidarité et de la mobilisation a permis à Olena Chevtchenko d’éviter une grave condamnation par un tribunal ukrainien. La police avait fermé les yeux sur les actions de groupes qui ont menacé et agressé des manifestants et manifestantes en faveur des droits des femmes. Les autorités ont accusé à tort Olena Chevtchenko, l’une des organisatrices de cet événement, d’avoir enfreint les règles relatives aux rassemblements publics en raison d’une banderole supposément provocante. Amnistie Ukraine a alors envoyé un appel sur les réseaux sociaux, appel qui a atteint des milliers de personnes. Le 15 mars, jour du procès, le tribunal débordait de journalistes, de sympathisants et de représentants d’ambassades étrangères. Le tribunal, acculé au pied du mur, a statué qu’Olena Chevtchenko n’avait commis aucune infraction et a classé l’affaire.


En avril. Au Myanmar, le nouveau président Win Myint a gracié 8 000 personnes, dont de nombreux prisonniers d’opinion. Aussi, le cybermilitant tchadien Mahadine, qui risquait une peine de prison à vie pour une publication Facebook critiquant son gouvernement, a été libéré le 5 avril en partie grâce à l’action des sympathisants lors des marathons d’écriture. Finalement, début avril, après un long travail mené par Amnistie en collaboration avec TRIAL International, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine a statué que les victimes civiles de la guerre, y compris les victimes de viol, ne devaient pas payer de frais de justice lorsque leurs demandes de réparation étaient rejetées. Cette décision est une très bonne nouvelle puisqu’elle pourrait encourager d’autres victimes à se manifester pour obtenir justice et réparation.


En mai. Le droit des femmes a obtenu une autre grande victoire lors du récent référendum en Irlande : les Irlandais ont effet rejeté l’interdiction constitutionnelle de l’avortement. C’est là le fruit d’années de travail acharné mené par plusieurs militants et militantes dont Amnistie internationale. Également, le même mois, le parlement du Burkina Faso adoptait un nouveau code pénal qui abolissait véritablement la peine de mort.


En juillet. Après presque huit ans d’assignation à résidence illégale, l’artiste Liu Xia a enfin été autorisée à quitter la Chine pour se rendre en Allemagne. L’artiste était détenue en Chine et étroitement surveillée par les agents de la sécurité de l’État depuis 2010 alors que le prix Nobel de la paix avait été décerné à son époux Liu Xiaobo. Après une campagne lancée par Amnistie internationale et PEN en début d’année, Liu Xia a retrouvé sa liberté. Pendant ce temps, sur le continent africain, en Mauritanie plus précisément, deux militants contre l’esclavage ont été libérés après 2 ans de prison. Abdallahi Matallah Seck et Moussa Biram se sont entretenus avec Amnistie internationale : « Votre soutien m’a donné le sentiment que nous ne sommes pas seuls dans notre combat pour la justice en Mauritanie. J’aimerais exprimer ma gratitude à chaque membre d’Amnistie. Merci pour votre travail remarquable en faveur de la libération de militants contre l’esclavage en Mauritanie. Merci de vous battre contre les injustices. Nous sommes fiers de votre travail. ». Dans un autre coin du monde, en Bosnie-Herzégovine cette fois, après la lutte menée par Amnistie et divers partenaires locaux, l’Assemblée nationale de la Republika Srpska a adopté la Loi sur la protection des victimes de torture en temps de guerre, loi qui permettra l’accès à la justice et la réparation des victimes de violences sexuelles commises pendant le conflit et de leur accorder ainsi justice et soutien.


En août. Après avoir passé 735 jours derrière les barreaux, Tep Vanny, militante cambodgienne bien connue qui se bat pour les droits fonciers et humains, a enfin été remise en liberté grâce, entre autres, à la participation de plus de 200 000 personnes à travers le globe dans la campagne dédiée à sa libération. Elle avait été condamnée alors qu’elle manifestait pacifiquement.


En septembre. La Cour suprême indienne a enfin dépénalisé les relations consensuelles entre personnes du même sexe et interdit toute discrimination sur la base de l’orientation sexuelle. Une victoire de plus pour le mouvement homosexuel. De plus, le Parlement européen a entendu les appels d’Amnistie et a voté en faveur d’une résolution réclamant l’interdiction internationale des systèmes d’armement totalement autonomes, ou « robots tueurs ». Ce texte vise à empêcher le développement, la prolifération et l’usage de tels systèmes. Finalement, au Rwanda, Victoire Ingabire, chef de file de l’opposition rwandaise, et Kizito Mihigo, chanteur populaire et activiste, ont enfin été libérés. Amnistie avait exprimé pendant plusieurs années des inquiétudes quant à l’affaire de Victoire Ingabire ayant été condamnée pour avoir exprimé ses opinions : Amnistie soulevait notamment la violation de son droit à la liberté d’expression ainsi que celui à un procès équitable.


En octobre. La blogueuse « Mère Champignon » a été relâchée après plus de deux ans de prison au Viêt-Nam. Nguyễn Ngọc Như Quỳnh, plus connue sous son pseudonyme de blogueuse Mẹ Nấm (« Mère Champignon »), avait été arrêtée le 10 octobre 2016, détenue en secret jusqu’au 20 juin 2017 puis condamnée à 10 ans de prison le 29 juin 2017. Malgré cette incroyable victoire, il ne faut pas oublier la tendance croissante à l’incarcération au Viêt-Nam, État qui ne semble pas rechigner à jeter en prison quiconque critique son régime.


En novembre. Plus de 35 000 messages demandant la protection des disparus et des autres victimes d’atteintes aux droits humains au Mexique ont été remis à l’Ambassadeur du Mexique au Canada. Ce dernier s'est dit très touché par la mobilisation et assure que le nouveau gouvernement, maintenant en place depuis le mois de juillet dernier, mettra en œuvre la commission d'enquête ordonnée par le tribunal sur les disparitions d'Ayotzinapa. De l’autre côté de l’océan, en Afrique du sud, après des années de campagne d’Amnistie, la Haute cour du Gauteng-Nord a décidé que le gouvernement sud-africain ne pouvait pas accorder de permis pour exploiter du titane dans la mine de Xolobeni sans l’accord des communautés indigènes. C’est une grande victoire pour la communauté de Xolobeni, qui se bat depuis plusieurs années pour avoir le droit d’être consultée et de donner ou non son accord quant à l’exploitation minière de ses terres ancestrales.


En décembre. Amnistie internationale a lancé Écrire, ça libère, la plus grande campagne mondiale d'écriture de lettres. Cette année, Amnistie met en avant des femmes défenseures des droits humains détenues, torturées, voire tuées en raison de leur travail militant. Nous voulons leur montrer qu’elles ne sont pas seules et que partout dans le monde, des gens sont inspirés par leur courage. De plus, Amnistie souligne l’appui, la contribution à la campagne et les lettres de nombreuses personnes qui soutiennent les causes d’Amnistie. À noter que nous vous attendons, cartes et crayons en main, lors de la semaine du 14 janvier dans le couloir du Café Acquis, venez prendre part à cette campagne importante !


Ceci est vraiment un bref bilan des victoires et des avancements d’Amnistie en 2018. Il est facile de croire que nos actions, nos signatures et nos voix ne changeant rien, mais détrompez-vous ! Les signatures, les lettres, les messages et les campagnes ont permis de sauver la vie de personnes, de libérer plusieurs militants et militantes à travers le monde et de défendre le droit des femmes, le droit à la liberté d’expression, mais surtout le droit humain. Cela change véritablement des vies ! Une action, une signature, une voix…ça compte !


Le comité Amnistie internationale vous souhaite une belle année 2019 et surtout une année encore plus victorieuse pour les droits humains que l’a été 2018 !


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