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Grecia Esparza

Too many walls


We build too many walls and not enough bridges - Isaac Newton

Dans le contexte actuel, cette phrase pourrait être citée par plusieurs d’entre nous, qui dénonçons la possible construction d’un mur à la frontière des États-Unis avec le Mexique. Mais non, cette phrase a été reprise par nul autre que @realDonaldTrump sur sa page twitter en octobre 2013. Et contrairement au dicton, il semblerait que même les fous changent d’opinion.


Les murs : un phénomène qui n’est pas nouveau


Sur les 3 200 kilomètres de frontière qui partagent ces deux pays, un mur « physique » existe déjà sur le tiers de cette distance. Il débute à l’ouest du Mexique, à la plage de Tijuana et s’étend vers l’est dans les villes de Mexicali ou Ciudad Juarez. Et là où un mur physique n’existe pas, il y a un mur « virtuel » avec une forte surveillance technologique, des caméras, des radars, des senseurs thermiques et aussi plusieurs centaines d’agents frontaliers. Alors, si seulement Trump proposait quelque chose de nouveau …


Au fil de l’histoire, la construction des murs a été considérée comme la solution pour arrêter l’ennemi. Lorsqu’on parle des murs, on pense immédiatement au mur de Belin, surnommé « le mur de la honte ». Construit durant la nuit du 12 au 13 octobre 1961, par la République démocratique allemande, ce mur visait à mettre un frein à la circulation des personnes et des marchandises entre l’Est et l’Ouest. Du jour au lendemain, un pays a été coupé en deux, des familles ont été séparées et d’autres personnes sont mortes en essayant de le franchir. Malgré sa chute en 1989, ce mur a eu d’importantes conséquences sur la société et a laissé un tissu social déchiré. Lors du 27e anniversaire de la chute du mur de Berlin, l’actuel maire de la ville a interpellé le président Trump : « Ne construisez pas ce mur ! ». Il a aussi déclaré que les Berlinois étaient les mieux placés « pour savoir toutes les souffrances causées par la division d'un continent, cimentée par des fils de fer barbelés et du béton ».


Durant les 20 dernières années, l’édification de murs a augmenté considérablement et s’est accentuée après le 11 septembre 2001, pour atteindre le même nombre que celui de la deuxième moitié du 20e siècle. Ainsi, lorsqu’on parle de murs, on doit aussi penser aux murs qui séparent l’Ukraine et la Russie, l’Iran et le Pakistan, le Myanmar et le Bangladesh, la Turquie et la Syrie, pour en nommer quelques-uns. Selon Élisabeth Vallet, directrice de l’Observatoire de géopolitique de la Chaire Raoul-Dandurand, il y aurait entre 70 et 75 murs aujourd’hui, qui s’étalent sur environ 40 000 kilomètres, soit la circonférence de la Terre. (À cet effet, je vous invite à consulter la mappe interactive produite par Radio-Canada en 2015 qui trace les différents murs dans le globe). Ces murs prennent différentes formes, des barrières métalliques, des barbelés, des clôtures ou des murs de béton. Mais dans tous les cas, ils se veulent une réponse à une menace - réelle ou fictive -, ou pour soi-disant préserver la sécurité nationale.


Situations complexes, solutions simplistes


Après avoir fait de la construction de ce mur, son cheval de bataille, le président Trump a réalisé, durant les dernières semaines, que cela ne serait pas aussi facile. Les Mexicains ne paieront pas pour ce mur et le Congrès n’est pas prêt à faire une telle concession. Non seulement, la construction d’un mur est extrêmement coûteuse, mais l’Histoire nous a de plus confirmé que ces murs n’ont jamais résolu définitivement le problème auquel ils s’attaquaient.


Un mur n’arrêtera pas les milliers de migrants qui, chaque année, partent vers le rêve américain. Leur nombre va peut-être réduire ou ils vont trouver une façon de contourner le mur, mais leur espoir d’une vie meilleure demeurera.


L’idée de construire un mur pour arrêter les flux migratoires n’appartient pas qu’à nos voisins du sud. N’oublions pas qu’à peine le printemps dernier, un ancien chef de parti au Québec, a proposé la construction d’une clôture sur le chemin de Roxham afin de bloquer l’entrée des immigrants. Mais, je vous le rappelle, il y a déjà trop de murs, construisons plutôt des ponts.



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