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Roxane Desrochers

Portraits de féministes


Les portraits visent à démontrer qu’il n’y a pas qu’un seul bon modèle de féministe. J’ai grandi en pensant que les féministes étaient ce genre d’amas homogène leadé par des femmes toutes plus radicales les unes que les autres. Après avoir lu plusieurs essais féministes, je me suis rendu compte que j’avais tout faux. Le féminisme est un regroupement de femmes, mais aussi d’hommes, qui est uni et qui marche vers une seule et même direction. La force de ce mouvement réside non pas en son uniformité, mais bien en la diversité des parcours et des visions des personnes qui le compose.

Quand je suis entrée à l’université, il me restait des fragments de cette pensée. Je me disais qu’on pouvait s’impliquer dans la cause féministe seulement si on avait lu tous les textes des plus grandes autrices féministes, que l'on connaissait tout le vocabulaire (intersectionnalité, langage épicène, etc.) et qu’on passait chacune des minutes de notre quotidien à lutter pour le féminisme. Je me suis quand même impliquée dans le Comité Femmes et Droit en étant tout à fait honnête dans le discours qui a mené ultimement à mon élection comme VP première année : je suis nouvellement féministe, j’ai beaucoup à apprendre, mais mon cœur est à la bonne place.

C’est principalement avec cette philosophie en tête que j’ai eu l’idée d'organiser les portraits de féministes. Je souhaitais démontrer qu’il y a autant de visions du féminisme que de féministes. Le féminisme naît souvent des expériences personnelles ; c’est un besoin viscéral de se faire entendre, d’ouvrir les yeux d'autrui sur ce qui nous est incompréhensible et insoutenable comme problématique dans notre société. Une idéologie qui prend racine dans l’expérience personnelle de ses croyant.e.s et qui variera nécessairement selon la personne qui en fait l’expérience. J’ai donc demandé aux exécutantes de répondre à la fameuse question : pourquoi es-tu féministe ? Pour certaines d'entre elles, il s'agit d'un exercice qui a trop souvent été fait, pour d’autres, c’est plutôt une question dont la réponse est si évidente qu’il est difficile de la mettre en mots. C’est probablement la question qui, personnellement, me cause la plus grande appréhension chaque fois qu’on me la pose. Tu ne sais jamais si ton interlocutrice ou ton interlocuteur te pose la question pour se moquer ou encore pour répondre avec un argumentaire débridé sur les méfaits des féministes contemporaines. J’ai tout de même choisi cette question en espérant que les réponses résultant de l’exercice permettraient d’éclairer les esprits des personnes ne sachant pas si elles ont leur place dans le mouvement féministe. Si j’avais été exposée plus tôt aux témoignages de différentes femmes, j’aurais peut-être nagé dans l’incompréhension moins longtemps. Voici mon espoir pour ce projet.

En ces temps plus difficiles, je vous encourage à envoyer vos propres portraits et votre réponse à la question pour qu'on puisse, ensemble, créer une vague féministe qui diluera peut-être un peu les mauvaises nouvelles.

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